Politique
Commémorations de la Seconde Guerre sino-japonaise : Ma Ying-jeou ravive la flamme du souvenir
08/07/2014
« Les erreurs du passé peuvent être pardonnées mais la vérité ne saurait tomber dans l’oubli », a déclaré hier le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], alors qu’il visitait au Hall Zhongshan, à Taipei, une exposition marquant le 77e anniversaire de l’Incident du pont Marco Polo. Cet événement, en 1937, près de Pékin, est vu par les historiens comme le point de départ de l’invasion de la Chine par le Japon et de la Seconde Guerre sino-japonaise.
Ce conflit armé, a rappelé le chef de l’Etat, fut le plus important dans l’histoire de la République de Chine, provoquant la mort de 3 millions de soldats et de 20 millions de civils. Il s’est conclu en 1945 avec la défaite du Japon face aux Alliés, laquelle a permis le retour de Taiwan, colonie nippone depuis 1895, dans le giron de la République de Chine.
C’est à Taiwan, après la retraite face aux forces communistes en 1949, que la République de Chine a pu déployer sa Constitution et mettre en œuvre des réformes politiques et économiques, a ajouté Ma Ying-jeou. La souveraineté de la République de Chine s’étend à l’archipel des Diaoyutai, bien qu’il soit aujourd’hui contrôlé par le Japon, a-t-il en outre réitéré.
Plus largement, le président de la République a appelé à préserver l’histoire de cette période et souhaité que le 70e anniversaire de la victoire contre le Japon, qui sera célébré l’an prochain, soit l’occasion de plusieurs événements mémoriaux. Il a en particulier demandé que soit conçue une exposition permanente sur les « femmes de réconfort », ces victimes de la prostitution forcée au profit des soldats de l’Armée impériale du Japon. Selon la Fondation de secours féminin, en charge du projet d’exposition, plus de 2 000 Taiwanaises ont alors été contraintes à l’esclavage sexuel. Parmi celles ayant parlé ouvertement de cette tragédie, seules cinq sont encore en vie, a noté la fondation.