A l’occasion d’une interview donnée au service d’information en langue chinoise de Radio Taiwan International, le président de la République a incité le public chinois à regarder le dernier succès en salle, Cape No.7, du réalisateur taiwanais Wei Te-sheng.
L’intervention du chef de l’Etat à ce sujet suit l’annonce, il y a quelques jours, dans un quotidien de Pékin, que le film ne sera pas autorisé en Chine avant le Nouvel An chinois comme prévu. Les autorités chinoises craindraient un regain des sentiments anti-nippons parmi la population, le film présentant la colonisation japonaise de Taiwan sous un jour plutôt nostalgique.
Le film dépeint par petites touches les relations complexes qui lient Taiwan et le Japon en contant deux histoires d’amour en parallèle, l’une entre une jeune fille de Hengchun et un Japonais qui est obligé de quitter Taiwan à la Rétrocession en 1945, l’autre qui se passe à notre époque entre un rocker taiwanais et une Japonaise.
La colonisation de Taiwan par le Japon a duré un demi-siècle, a noté Ma Ying-jeou, ce qui explique pourquoi des histoires d’amours de ce type ont pu exister.
On peut retrouver des histoires similaires en Chine, notamment dans le nord-est du continent, qui a été occupé par les troupes japonaises entre 1932 et 1945, a-t-il ajouté, et même entre les deux rives du détroit, à l’époque de la guerre civile.
Les atrocités perpétrées par les troupes japonaises sur le continent restent très présentes dans les mémoires en Chine. Néanmoins, estime Ma Ying-jeou, Cape No.7 est un bon point de départ pour apprendre à mieux connaître la société taiwanaise.
Depuis sa sortie en salles cet été, Cape No.7 a enregistré un succès phénoménal dans l’île, que seule la superproduction américaine Titanic dépasse encore.