Deux rives
La polémique continue d’entourer la perspective d’un accord économique avec la Chine
04/03/2009
Face aux inquiétudes croissantes de l’opposition qui continue de combattre l’idée de la signature d’un accord économique avec la Chine, Liu Chao-shiuan, le Premier ministre, a déclaré hier au Parlement, lors de la séance des questions au gouvernement, que « cet accord économique, quel que soit son nom, ne suppose pas un accord politique ou une réunification avec le continent chinois ».
« Cet accord concernera un grand nombre de dossiers et aidera à la normalisation des relations économiques entre les deux rives. Un accord de libéralisation des échanges avec la Chine est dans l’intérêt de Taiwan et de son peuple. Le contenu et les objectifs de cet accord sont strictement économiques », a expliqué le Premier ministre, s’engageant à préserver les intérêts de Taiwan et à respecter les principes de parité et de dignité dans le cadre des négociations.
Selon le Premier ministre, le gouvernement ne signera aucun accord qui remette en cause la souveraineté de l’île ou compromettre le statu quo entre les deux rives.
Liu Chao-shiuan répondait aux questions des députés de l’opposition selon lesquels l’accroissement de la dépendance économique vis-à-vis du continent chinois paverait la route vers une réunification.
Plusieurs autres personnalités de l’opposition ont aussi contesté l’utilité d’un tel accord et se sont inquiétés des implications politiques d’entamer de telles négociations avec la Chine.
Frank Hsieh, l’ancien candidat du Parti démocrate-progressiste à l’élection présidentielle de 2008, a critiqué la démarche gouvernementale et appelé à un débat « transparent » qui permette de construire un consensus sur cette question.
Enfin, face à la polémique relative à la dénomination de cet accord, Ma Ying-jeou, le chef de l’Etat, a souhaité vendredi dernier que le nom d’accord-cadre sur la coopération économique (ECFA) soit retenu, plutôt que celui précédemment évoqué : accord élargi de coopération économique (CECA).