Taiwan Today

A la demande du ministère du Travail, une étude menée par le professeur Lin Kuo-jung, directeur du département du commerce international à l’Institut de technologie Chihlee, montre que la signature de l’accord-cadre de coopération économique (ECFA) avec la Chine devrait permettre de créer entre 105 000 et 125 000 emplois à Taiwan. En se fondant sur le modèle d’analyse GTAP (global trade analysis project), l’universitaire a étudié 4 scénarios afin d’en calculer l’impact sur le marché de l’emploi. Le premier scénario consiste à envisager la constitution d’une zone de libre-échange entre l’Association des nations d’Asie du sud-est, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, sans signature de l’ECFA. Le second consiste à la création de cette zone économique avec la signature de l’ECFA mais la fermeture réciproque des marchés agricoles décidée par Taipei et Pékin. Le troisième scénario étudié a pour variante l’ouverture du marché agricole chinois, Taiwan continuant à protéger le sien et enfin, le quatrième scénario intègre la variable selon laquelle Taiwan et la Chine adoptent une politique réciproque d’ouverture de marchés. Selon Lin Kuo-jung, le troisième scénario est le plus favorable à Taiwan et permettrait un gain de croissance de l’ordre de 0,754% ainsi que la création d’environ 125 000 emplois. Si l’ECFA est signé, les industries des services et des hautes-technologies seraient les premières à en bénéficier, mais dans le cas inverse, il faudrait s’attendre à une perte de 0,179% de croissance et de 47 000 emplois, surtout dans les secteurs de l’habillement, de l’acier, des articles de sports, de la papeterie et des produits d’entretien. Dans le cadre du deuxième et du quatrième scénario, l’île pourrait bénéficier d’un gain de croissance de l’ordre de 0,7% et de 100 000 créations d’emploi. Ces résultats sont néanmoins légèrement différents de ceux d’une autre étude, produite par le ministère de l’Economie à la fin du mois de juillet. Conduite par l’Institut pour la recherche économique Chung-hua (CIER), il y est affirmé que la signature de l’ECFA pourrait permettre de tabler sur un gain de croissance de l’ordre de 1,72% et la création de 257 000 à 263 000 emplois. Selon Huang Zhi-peng, directeur du bureau du Commerce extérieur au ministère de l’Economie, cette divergence tient à la différence de méthode adoptée. « L’institut Chihlee a utilisé le modèle GTAP statique tandis que le CIER s’est appuyé sur sa version dite dynamique », a-t-il noté.