Deux rives
La rencontre Chiang-Chen au centre des débats
22/12/2009
A la veille de la quatrième rencontre entre Chiang Pin-kung, le président de la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF), pour la partie taiwanaise, et Chen Yunlin, le président de l’Association pour les relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS), pour la partie chinoise, qui a lieu aujourd’hui à Taichung, le gouvernement a réaffirmé son attachement à la liberté d’expression et de manifestation. Dans le même temps, majorité et opposition ont continué à s’affronter sur le dossier de l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) que Taipei souhaite signer avec Pékin.
Les forces de l’ordre doivent protéger la liberté de rassemblement et limiter les mesures de sécurité au strict nécessaire, a réaffirmé hier matin le président de la République, Ma Ying-jeou, qui a présenté par avance ses excuses à la population pour la gêne occasionnée par la tenue de cette rencontre. L’itinéraire de la délégation chinoise devrait être aussi transparent que possible de manière à éviter tout malentendu, a poursuivi le chef de l’Etat. Par ailleurs, il a indiqué que les agences gouvernementales se tenaient à la disposition des correspondants de la presse internationale, dans le but d’éviter des erreurs factuelles découlant d’un manque d’information.
Par ailleurs, on a appris hier qu’un policier municipal de Taichung qui avait fait usage d’un spray au poivre sur deux manifestants avait été suspendu, ce type d’équipement d’autodéfense n’étant pas réglementaire.
Sur le plan politique, après la manifestation organisée dimanche à Taichung par le Parti démocrate-progressiste (DPP), Lee Chien-jung, porte-parole du Kuomintang (KMT), a réagi aux déclarations de la présidente du DPP, Tsai Ing-wen. Celle-ci avait demandé à Ma Ying-jeou, qui préside le KMT, s’il était en mesure de garantir que la signature de l'ECFA permettra de conclure des accords de libre-échange avec d’autres pays, en particulier avec les Etats membre de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN). Elle avait également exigé plus de transparence de la part des négociateurs, y compris la déclaration par ces derniers de leurs intérêts en Chine.
En réponse, Lee Chien-jung a posé cinq questions à Tsai Ing-wen : Lesquels des accords soumis à la signature de la SEF et de l’ARATS sapent la souveraineté de Taiwan ? Le DPP n’a-t-il pas cherché, lorsqu’il était au pouvoir, à conclure un accord sur la double imposition et le recrutement des équipages de pêche ? Lorsqu’elle était ministre des Affaires continentales, a-t-elle jamais dévoilé toutes ses cartes avant une négociation ? Le DPP a-t-il d’un projet alternatif à l’ECFA? De quelles preuves dispose-t-elle lorsqu’elle accuse Ma Ying-jeou de refuser toute communication et tout dialogue avec l’opposition ?