Wang Dan, l’un des principaux leaders des événements de la place Tiananmen en 1989 à Pékin, a récemment mis en garde les Taiwanais, dans un message publié sur sa
page Facebook, contre « la conduite d’activités organisées » par les Chinois étudiant dans l’île. Un avertissement nuancé par d’autres acteurs du monde universitaire insulaire.
C’est après une conférence sur l’histoire contemporaine de la Chine donnée jeudi dernier à l’Université Providence, à Taichung, que Wang Dan, qui enseigne pour six mois à Taipei à l’invitation de l’Université Chengchi, a tenu à alerter l’opinion publique taiwanaise. Ce jour-là, à l’issue de son intervention, une dizaine d’étudiants chinois a monopolisé la séance de questions-réponses et méthodiquement remis en cause son analyse. Cette réaction n’était pas spontanée et avait dû être préparée, a estimé Wang Dan.
Les étudiants taiwanais devraient rester vigilants et se rappeler par exemple qu’à Hongkong, le président du conseil des étudiants – qui avait nié la réalité des événements de la place Tiananmen – a été élu grâce au soutien des étudiants chinois inscrits sur place, a-t-il poursuivi.
Interrogés par la presse locale, des universitaires et des étudiants présents à la conférence ont toutefois relativisé la portée de l’incident, notant que la réaction des étudiants avait respecté les règles du débat, et la mettant sur le compte de leur inexpérience de la démocratie, d’un fort sentiment nationaliste et de leur mauvaise connaissance des événements de 1989.