Politique
ECFA : la TSU pétitionne pour un référendum
15/03/2010
L’Union solidarité Taiwan (TSU), proche de l’ancien président de la République Lee Teng-hui, a lancé hier avec une cinquantaine de groupes d’opposition une pétition pour l’organisation d’un référendum sur l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) que Taipei compte prochainement signer avec Pékin. Celle-ci devra recueillir au moins 86 000 signatures (0,5% du corps électoral) pour que la première étape de la procédure d’examen de la proposition référendaire soit enclenchée.
« Il s’agit de la dernière chance de défendre la démocratie à Taiwan », a déclaré lors d’une conférence de presse Huang Kun-huei, le président de la TSU, qui a appelé les citoyens à sanctionner la politique continentale du président de la République Ma Ying-jeou. Egalement présents, Koo Kuang-ming – un fervent partisan de l’indépendance de Taiwan –, et John Tkacik – ancien chercheur à l’Heritage Foundation, un institut de recherche américain – ont tous deux mis en garde les Taiwanais contre les effets néfastes, selon eux, de l’ECFA.
En août dernier, une précédente initiative du DPP en faveur d’un référendum avait été rejetée par la commission d’Examen des référendums, au motif que l’ECFA n’avait pas d’existence légale puisque le projet, qualifié « d’hypothétique », n’en était qu’au stade des discussions. Plusieurs poids lourds du Parti démocrate-progressiste (DPP), présents à la conférence de presse hier, ont appelé leurs militants et sympathisants à signer la pétition référendaire.
L’ancienne présidente de la République Annette Lu a notamment accusé Ma Ying-jeou de mettre à mal la souveraineté nationale et a exprimé ses doutes sur la possibilité pour Taiwan de signer, une fois l’ECFA adopté, des accords de libre-échange avec d’autres nations. La veille, Lee Teng-hui avait dénoncé « la politique pro-chinoise » du gouvernement et mis en doute la sincérité de Pékin dans ce dossier.
La Présidence de la République, par la voix de Lo Chih-chiang, porte-parole, a balayé ces critiques et rejeté sur le DPP la responsabilité de la marginalisation de l’île dans les échanges économiques régionaux.
En déplacement dans le district de Tainan pour promouvoir l’ECFA, Ma Ying-jeou a quant à lui réitérer la promesse de ne pas ouvrir davantage le marché taiwanais aux produits agricoles chinois. Sur les 1 415 produits actuellement autorisés, a-t-il souligné, 936 l’ont été par le gouvernement précédent.