Deux rives
ECFA : c’est aussi un risque pour les Etats-Unis, affirme Tsai Ing-wen
30/04/2010
A l’occasion d’une conférence de presse donnée hier à Taipei, Tsai Ing-wen, la présidente du Parti démocrate-progressiste, a déclaré que l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) que le gouvernement veut signer avec Pékin représente aussi un risque pour les Etats-Unis. S’il entre en vigueur, il précipitera la marginalisation des Etats-Unis au profit d’une puissance chinoise désormais centrale, a-t-elle prévenu.
L’entrée en vigueur de l’ECFA va pousser les puissances régionales telles que le Japon ou la Corée du Sud à signer des accords de libre-échange avec la Chine, ce qui risque de provoquer une évolution des rapports de force dans la région au profit de Pékin, a expliqué Tsai Ing-wen. « La Chine deviendra le centre de la région et les Etats-Unis seront marginalisés », a-t-elle dit, notant que « nous ne sommes pas opposés au fait que la Chine mène la région, à la condition qu’elle soit une démocratie et une économie de marché. » Pour Tsai Ing-wen, plutôt que de signer l’ECFA avec la Chine, il vaut mieux s’inscrire dans le cadre réglementaire de l’Organisation mondiale du commerce, qui offre un moyen politiquement neutre de renforcer le commerce entre les deux rives. « L’ECFA va nous pousser à considérablement nous rapprocher de la Chine et il sera ensuite difficile de revenir en arrière », a-t-elle noté.
Répondant à la question de savoir si le retour au pouvoir du DPP en 2012 signifierait l’annulation de l’ECFA, la chef de l’opposition a réaffirmé que son parti soutenait l’organisation d’un référendum sur l’accord et qu’en cas de victoire du DPP à l’élection présidentielle en 2012, celui-ci serait certainement organisé.
Tsai Ing-wen a également annoncé la refonte du programme de politique chinoise de son parti pour le mois d’août, expliquant que le DPP mettrait en place un programme « plus stable, consistent et sans surprise » en s’appuyant sur l’expérience de l’exercice du pouvoir acquise entre 2000 et 2008.
La présidente du DPP s’exprimait en anglais devant la presse internationale à Taipei dans le cadre d’une conférence destinée à faire le point sur le débat télévisé qu’elle a eu avec le président de la République, Ma Ying-jeou, dimanche dernier.