Deux rives
Taipei accueillerait positivement un éventuel repositionnement ou retrait de troupes chinoises
18/06/2010
Réagissant à une déclaration d’une sénatrice américaine selon laquelle Pékin aurait offert de repositionner certaines de ses troupes, le ministère des Affaires continentales a rappelé que cela correspondait à une des demandes du président de la République, Ma Ying-jeou, qui appelle régulièrement Pékin à retirer les missiles balistiques qu’il a déployés le long de son littoral sud-ouest et qui sont orientés vers Taiwan. Plus encore, le chef de l’Etat exhorte Pékin à renoncer formellement à l’usage de la force contre l’île.
A son retour d’un voyage qui l’a menée à Taiwan et en Chine au début du mois, rapporte l’agence de presse Reuters, la sénatrice démocrate américaine Dianne Feinstein a expliqué au secrétaire américain à la Défense Robert Gates que les dirigeants chinois avaient offert de repositionner une partie des forces militaires placées face à Taiwan.
« Lors de mon entretien avec certains des dirigeants, il a été mentionné que la Chine avait offert de repositionner certaines de ses forces. Cela dit je comprends que redéployer ne signifie pas retirer et je comprends la nature de ce qui se trouve sur place et le nombre de troupes. » La sénatrice a toutefois nuancé ces propos en expliquant qu’il s’agissait d’une offre formulée « dans le passé » et qui n'était pas en discussion actuellement.
Dianne Feinstein souhaitait savoir ce que Pékin devait faire pour que Washington renonce à vendre des armes à Taiwan – des ventes qui, selon elle, nuisent au rapprochement entre les deux puissances.
Robert Gates a rappelé qu’il était du ressort du Congrès et de la Maison-Blanche de décider ou non de changer la façon dont les armes sont vendues à Taiwan. Le secrétaire à la Défense a aussi souligné que Washington était « très préoccupé » par les capacités croissantes des forces chinoises sur le plan des missiles balistiques et anti-navires.
En janvier dernier, l’administration de Barack Obama a donné son feu vert à une partie des ventes d’armes défensives approuvées par celle de son prédécesseur dix ans plus tôt mais qui n’ont toujours pas été mises en œuvre. Après cette décision américaine, la Chine a suspendu ses échanges militaires avec les Etats-Unis, et la visite que Robert Gates proposait de faire en Chine au début du mois pour tenter une réconciliation a été refusée.