Politique
L’opposition furieuse du rejet du projet de référendum sur l’ECFA
12/08/2010
Alors que le Comité gouvernemental d’examen des projets de référendum vient une nouvelle fois de rejeter une demande déposée par l’Union Solidarité Taiwan (TSU), parti allié au Parti démocrate-progressiste (DPP), portant sur l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) signé à la fin du mois de juin par Taipei et Pékin, Tsai Ing-wen, la présidente du DPP, a vivement exprimé sa colère face à une décision qu’elle estime politique.
« La démocratie taiwanaise a subi un coup terrible et l’ECFA est l’instrument du parti au pouvoir destiné à supprimer la démocratie taiwanaise », a déclaré hier Tsai Ing-wen, visiblement furieuse. Lee Teng-hui, ancien président de la République aujourd’hui âgé de 87 ans et fondateur de la TSU, a également rejoint la chef de l’opposition pour condamner la décision du gouvernement : « L’esprit démocratique auquel j’ai travaillé durant mes 12 années à la tête de l’Etat a volé en éclat. Je suis hors de moi. Quelque que soit mon âge, je m’opposerai toujours à l’ECFA », a-t-il déclaré.
Huang Kun-huei, le président de la TSU, tout aussi remonté, a exprimé son incompréhension et a déclaré que son parti renouvellera autant de fois que nécessaire la demande d’organisation de la consultation référendaire, même si, selon lui, une telle opération pèse grandement sur les finances de son parti privé des subventions de l’Etat du fait de sa taille.
Mercredi dernier, sur les 21 membres qui composent le comité gouvernemental, 13 étaient présents et à l’issue d’une réunion à huit-clos de 3h30, deux seulement ont voté pour l’organisation de ce référendum qui porte sur l’ECFA.
La loi référendaire prévoit 4 situations dans lesquelles un référendum peut avoir lieu : la révision ou l’abolition d’une disposition législative, l’établissement d’un principe à inclure dans le processus législatif, l’adoption ou le rejet d’une politique publique majeure et la révision de la Constitution. Or, a noté Chao Yung-mau, le président du Comité, lors d’une conférence de presse suivant la décision du comité, la formulation de la question que la TSU veut soumettre à référendum n’est pas conforme à la loi. « La question est mal posée et pourrait induire en erreur les votants », a-t-il déclaré, expliquant qu’une telle formulation n’implique pas que la politique du gouvernement soit remise en cause en cas de victoire du référendum. Dans la proposition référendaire de la TSU, la question formulée était la suivante : « Etes-vous d’accord pour que le gouvernement signe l’ECFA avec la Chine ? »