Taiwan Today

La Chine a donné son accord aux cinq restrictions que Taipei souhaitait voir appliquées à un éventuel accord de coopération sanitaire et médicale entre les deux rives, a indiqué hier Yaung Chih-liang, le ministre de la Santé, aux députés qui l’interrogeaient. L’accord pourra donc être signé lors de la prochaine rencontre entre Chiang Pin-kung, le président de la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF), et son homologue chinois de l’Association pour les relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS), Chen Yunlin, prévue au milieu du mois à Taipei. En vertu de ces cinq « non », les médecins chinois ne pourront pas passer les concours taiwanais ni obtenir de licence professionnelle dans l’île. Ils ne pourront pas non plus y pratiquer la médecine. Les capitaux chinois ne pourront pas être investis dans la construction ou la gestion d’hôpitaux. Le programme national d’Assurance santé ne prendra pas en charge les frais médicaux des ressortissants taiwanais recevant des soins dans les établissements chinois. Enfin, l’accord ne comportera aucun projet de coopération dans le domaine de la formation des médecins. L’accord de coopération permettra par contre d’améliorer les alertes réciproques en cas de flambée épidémique, d’échanger des informations sur la sécurité sanitaire des aliments et des médicaments et de mieux réguler la production et la vente d’herbes médicinales destinées à la médecine traditionnelle chinoise. Malgré les assurances données par Yaung Chih-liang, la députée d’opposition Chen Chieh-ju a estimé que les garanties apportées seront progressivement abandonnées sous la pression de la Chine, en particulier celles concernant l’interdiction des investissements et le non remboursement des frais médicaux. Par ailleurs, les professionnels de santé chinois finiront par exercer à Taiwan avec le statut de stagiaire, a-t-elle prédit. Sur ce point, le ministre de la Santé a souligné le caractère très strict des règles entourant les stages. « Les stagiaires peuvent seulement observer et n’ont pas le droit de toucher aux instruments médicaux. Si cette règle est violée, l’hôpital les accueillant s’expose à de fortes amendes. »