Deux rives
Le DPP envisage une plus grande ouverture à la société chinoise
20/12/2010
A l’initiative du dissident chinois Wang Dan et d’un ancien député du Parti démocrate-progressiste (DPP), Luo Wen-chia, une nouvelle plate-forme de dialogue entre les deux rives sera inaugurée l’année prochaine et aura pour objectif la promotion des échanges culturels avec la Chine et du développement démocratique.
« Nous espérons que nos efforts vont contribuer à l’instauration d’une confiance mutuelle à travers le détroit de Taiwan », a indiqué Luo Wen-chia, qui a détaillé le fonctionnement de la plate-forme : une série de conférences annuelles rassemblant les meilleurs universitaires de la région, y compris chinois, et dont la première édition se tiendra à Taiwan ; la parution d’une revue trimestrielle dont la distribution sera mondiale ; ainsi que des rencontres mensuelles à Taipei rassemblant des universitaires, des journalistes et des hommes politiques. La seconde conférence pourrait avoir lieu en Corée du Sud ou au Japon, a précisé Luo Wen-chia. Un bureau sera également ouvert à New York avec pour ambition de faciliter le dialogue entre les secteurs privés des deux rives.
Wang Dan, un des leaders du mouvement étudiant de la place Tiananmen en 1989, actuellement à Taiwan où il enseigne pour une année à l’Université Tsing Hua, a souligné la nécessité pour le DPP de développer ses relations avec la société civile chinoise et d’accorder de l’importance à l’opinion, souvent utile, des universitaires. Sans une plate-forme politique crédible sur les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan, le DPP ne pourra pas gagner l’élection présidentielle de 2012, a noté le dissident.
Interrogé par la presse sur le fait de savoir si cette nouvelle structure inciterait la présidente du DPP, Tsai Ing-wen, à se rendre sur le continent chinois, Wang Dan a répondu que la décision n’appartenait qu’au DPP mais a ajouté que « il vaut mieux que des initiatives soient prises plutôt qu’aucune n’existe » et que Tsai Ing-wen devait « rencontrer les Chinois qui font la société civile sur le continent ». Il a enfin noté qu’il serait obtus de la part de Tsai Ing-wen de ne s’entretenir qu’avec des hiérarques du parti communiste chinois.
Cette idée de la plate-forme en faveur du développement de la démocratie et des échanges culturels avec la société civile en Chine s’inscrit dans l'effort fourni par le DPP pour reformuler un programme politique neuf sur la question des relations avec la Chine. Récemment, un centre de recherche chargé de nourrir la réflexion du parti sur ces questions a également été créé.