Deux rives
Taiwan et la Chine signent un accord de coopération sur la santé mais échouent sur la protection des investissements
22/12/2010
Chiang Pin-kung (à dr.), le président de la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF) et son homologue de l’Association pour les relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS), Chen Yunlin, ont signé hier à Taipei un accord sur la coopération sur le plan sanitaire et médical. Depuis l’arrivée au pouvoir de Ma Ying-jeou, c’est le 15e accord de ce type que Taipei et Pékin signent. L’accord sur la protection des investissements insulaires sur le continent n’a pas pu être concrétisé.
A l’occasion de cette 6e rencontre entre la SEF et l’ARATS qui avait lieu hier à Taipei, les deux organismes ont signé un accord portant sur la coopération médicale, tout en s’entendant pour la poursuite de négociations ultérieures sur un grand nombre de domaines dont la culture, l’éducation et les sciences. Kao Koong-lian, le vice-président de la SEF, a toutefois souligné l’importance de la communication dans ce processus de négociation entre les deux rives, indiquant qu’aucun agenda établi ne contraignait les deux rives en la matière.
Interrogé sur l’échec de la signature d’un accord portant sur la protection des investissements insulaires sur le continent, Chiang Pin-kung, le président de la SEF, a évoqué la trop grande complexité du dossier mais a indiqué que cet accord avait été inscrit à l’agenda de la prochaine rencontre entre la SEF et l’ARATS. Il a redit qu’il continuerait à rencontrer son homologue de l’ARATS, Chen Yunlin, une fois par an.
L’accord sur la coopération médicale porte sur 4 domaines : la prévention des maladies infectieuses, la gestion et le développement de mesures de contrôle des médicaments, la mise en place de procédures pour les opérations de sauvetage d’urgence, et la recherche et les mesures de contrôle de sécurité sanitaire sur la médecine traditionnelle. Un mécanisme d’échange d’informations sera également mis en place, a indiqué Kao Koong-lian, tandis qu’une coopération en matière de lutte contre la contrefaçon de médicaments sera développée. Un mécanisme de contrôle et d’inspection des produits pharmaceutiques chinois sera également mis en place pour assurer la sécurité sanitaire des Taiwanais, d’autant que 90% des herbes utilisées dans la pharmacopée chinoise sont importées du continent.
A l’instar du président de la République, Ma Ying-jeou, Wu Yu-sheng, un député du Kuomintang, qui réagissait à l’annonce de la signature de l’accord, a déclaré qu’il s’agissait d’une percée et que toutes les négociations entre les deux rives devaient être vues comme un développement positif. Ce n’est pas l’avis du Parti démocrate-progressiste (DPP), dans l’opposition, qui a souligné un certain nombre de faiblesses dans les termes de l’accord. Selon Cheng Wen-tsang, le porte-parole du DPP, harmoniser entre les deux rives les normes en matière médicale aurait pour conséquence de rabaisser le niveau des normes en vigueur dans l’île, qui s’inspire des normes américaines.