Taiwan Today

Teng Wen-chung, président de Singfor Life Insurance et fondateur de la Fondation amour et paix, a présenté hier à la presse un ouvrage intitulé Réconciliation dans lequel il propose une idée novatrice pour accélérer les réformes démocratiques en Chine, à savoir la création d’une zone bien délimitée où les Chinois pourraient faire l’expérience de la démocratie. L’homme d’affaires, qui est titulaire d’un doctorat en relations internationales de l’Université Fudan, à Shanghai, suggère de réaliser cette expérimentation grandeur nature sur l’île de Pingtan, qui dépend de la province chinoise du Fujian et est située dans le Détroit, face à la côte nord de Taiwan. Pingtan abrite une zone économique créée pour faciliter les relations économiques entre le Fujian et Taiwan. Des citoyens des deux rives résidant à Pingtan, dit Teng Wen-chung, pourraient, dans le modèle qu’il propose, se voir donner les mêmes droits civils et politiques. Ils éliraient ainsi ensemble leurs responsables politiques et géreraient de façon conjointe la zone en question, qui servirait de banc-test pour une « réconciliation » ultérieure entre Chinois et Taiwanais. A Taiwan, l’ouvrage semble être bien reçu d’un côté comme de l’autre de l’échiquier politique. La députée Kuomintang Chu Feng-chih a estimé que sa lecture permettrait aux autorités des deux rives de comprendre comment il est possible d’introduire la démocratie sur le continent. L’ancien Premier ministre démocrate-progressiste Yu Shyi-kun a lui aussi trouvé l’idée de la zone-test très créative. La mettre en place serait une façon parmi d’autres pour le pouvoir chinois de démontrer sa volonté de promouvoir la démocratie. Yu Shyi-kun suggère d’ailleurs que les autorités chinoises commencent par organiser des élections municipales dans les grandes villes. Su Chin-chiang, de l’Union solidarité Taiwan, apprécie lui aussi l’idée de l’entrepreneur taiwanais et appelle Pékin à tirer toutes les leçons de l’expérience démocratique de Taiwan.