27/12/2024

Taiwan Today

Deux rives

Accord de paix : l’opposition s’insurge

19/10/2011
L’évocation par le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], lundi dernier, de la possibilité de la signature d’un accord de paix avec l’autre rive d’ici 10 ans a provoqué une pluie de réactions négatives dans les rangs de l’opposition. Pour le président de la République, cet accord de paix ne doit pas être confondu avec le processus de réunification, il vise au contraire à construire une paix durable dans le Détroit. « Dangereux et beaucoup trop controversé », c’est en ces termes que la chef de l’opposition et candidate du Parti démocrate-progressiste (DPP) à l’élection présidentielle, Tsai Ing-wen [蔡英文], a accueilli la proposition présidentielle, à propos de laquelle elle développera une réponse plus argumentée dans les jours qui viennent, a-t-elle promis. Dans l’attente, Liang Wen-chieh [梁文傑], le porte-parole du DPP, s’est insurgé contre la proposition de Ma Ying-jeou : « Une initiative qui changerait le statu quo portant sur la souveraineté de Taiwan ne peut être développée par un individu ou un parti politique. Il s’agit d’une affaire qui suppose un très large consensus national », a-t-il déclaré hier, accusant le président de la République de travailler à la réunification avec la Chine. « C’est une affaire grave », a-t-il prévenu. Tsai Huang-liang, [蔡煌瑯], député du DPP, a accusé le président de la République de transformer l’élection présidentielle du 14 janvier 2012 en vote de confiance sur la souveraineté taiwanaise. Pour Lin Cho-shui [林濁水], hiérarque du DPP et ancien député, la proposition de Ma Ying-jeou est suspecte, d’autant plus que ce dernier l’a baptisé « accord » plutôt que « Traité de paix ». « Signer un accord de paix avec un régime autoritaire n’a pas de sens », a-t-il expliqué, notant que les accords de paix incluent toujours des clauses de compensation, de délimitation de territoires et de limitation d’armements, autant d’aspects qui ne seront pas inclus dans cet accord, a-t-il estimé. Huang Kun-huei [黃昆輝], le président de l’Union solidarité Taiwan, a rappelé que l’ancien président Lee Teng-hui [李登輝] avait déjà déclaré en 1991 l’état de cessation des hostilités en mettant fin à la « Période de mobilisation pour la suppression de la rébellion communiste ». Face à ces attaques, le président de la République a rappelé le principe cardinal de la sa politique continentale, soit les 3 non (pas d’indépendance, pas de réunification, pas de recours à la force) et précisé les trois conditions auxquelles est soumis l’accord de paix : un large soutien de l’opinion publique, l’existence d’une telle nécessité sur le plan national et un contrôle parlementaire. « Cela n’est pas équivalent à négocier une réunification », a corrigé Ma Ying-jeou, qui estime nécessaire de faire face à cette question de la paix, afin de ne pas se la voir imposer plus tard.

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