Economie
Ma, Tsai et Soong se font face à la télévision
05/12/2011
Au cours du premier débat télévisé entre les trois candidats à l’élection présidentielle, qui avait lieu samedi 3 décembre, le président de la République sortant, Ma Ying-jeou [馬英九], la candidate du Parti démocrate-progressiste (DPP), Tsai Ing-wen [蔡英文], et le candidat du Parti pour le Peuple, James Soong [宋楚瑜] ont confronté leurs points de vue et programmes dans les grands dossiers que sont les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan, la politique étrangère, l’économie, l’emploi et l’énergie nucléaire.
Sur les questions économiques, qui ont fait l’objet d’un effort particulier de la part des candidats, Ma Ying-jeou a défendu son bilan et des chiffres qu’il a décrits comme « bons ». Il a mis en avant sa compétence et la capacité de son gouvernement à gérer les crises, critiquant l’inexpérience de Tsai Ing-wen en matière de gestion gouvernementale. De son côté, cette dernière a souligné l’incapacité du gouvernement actuel à combattre l’accroissement des inégalités sociales et le chômage. Elle a souligné la différence de perception de la situation économique de l’opinion publique et du gouvernement. Aucun de ces deux candidats n’a adressé de critique directe aux propositions de James Soong, qui a souhaité pour sa part lutter contre le retour de la corruption. Les débats ont surtout porté sur les chiffres du chômage et sur les outils pour le combattre. A ce propos, Ma Ying-jeou a tenu à présenter ses excuses pour ne pas avoir réussi à ramener le chômage sous la barre des 3% mais a insisté sur le fait qu’il avait fait bien mieux que le DPP.
Sur le plan des relations entre les deux rives et de la politique étrangère, c’est la question du « consensus de 1992 » qui a monopolisé les débats. Ma Ying-jeou a en effet souligné que sa politique des « trois non » (pas d’indépendance, pas de réunification, pas de recours à la force) était le reflet de l’opinion majoritaire des Taiwanais et a insisté sur l’importance du « consensus de 1992 » (il n’existe qu’une seule Chine mais Taipei et Pékin sont d’accord pour être en désaccord sur la question de savoir à quelle Chine se réfère ce principe) pour la stabilité des relations entre les deux rives. Tsai Ing-wen a nié l’existence d’un tel consensus, estimant qu’il fallait construire un « consensus taiwanais » pour faire face à Pékin. James Soong s’est félicité, de son côté, de la signature de l’Accord-cadre de coopération économique initié par Ma Ying-jeou. Sur le plan de la politique étrangère, Ma Ying-jeou et Tsai Ing-wen se sont opposés sur le fait de savoir lequel était le plus capable d’assurer la meilleure visibilité de Taiwan dans la communauté internationale et sur les moyens d’élargir l’espace international de l’île.
Le dossier du nucléaire a enfin donné à Tsai Ing-wen l’occasion de réaffirmer sa volonté de faire de l’île une terre sans nucléaire d’ici 2025, le président de la République préférant défendre une sortie progressive et contrôlée de ce secteur. Il a souligné le « coût exorbitant » que représenterait une dénucléarisation totale de l’île.
Selon un sondage réalisé par la chaîne de télévision TVBS, 30% des personnes ayant regardé le débat ont considéré que MA Ying-jeou avait été meilleur que Tsai ing-wen, contre 27% défendant cette opinion à propos de cette dernière. Seulement 20% ont estimé que cela avait le cas de James Soong.