Deux rives
Taipei envisage l’échange de bureaux de représentation avec Pékin
31/07/2012
Le ministère des Affaires continentales a annoncé hier être en train d’identifier les modifications législatives et réglementaires qui devraient être menées à bien dans la perspective de l’échange de bureaux de représentation entre les deux rives du détroit de Taiwan. Cette annonce fait suite à la présentation de « 17 points de vue communs » entre le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois (PCC) lors du forum économique, commercial et culturel qui s’est tenu le week-end dernier à Harbin, dans la province chinoise du Heilongjiang.
L’échange de bureaux de représentation entre la Chine et Taiwan nécessiterait en particulier d’amender la Loi régissant les relations entre les populations de la région de Taiwan et de la région du continent, a expliqué la ministre des Affaires continentales, Lai Shin-yuan [賴幸媛]. « L’ouverture de tels bureaux figure en tête d’agenda dans le cadre du plan gouvernemental dit de “décennie d’or”, a-t-elle assuré, mais de plus amples négociations avec le continent sont nécessaires avant qu’ils puissent être établis. »
En particulier, la Chine doit cesser de limiter l’espace international de Taiwan et envisager au contraire cette question de manière pacifique et rationnelle, a-t-elle poursuivi. « La République de Chine est un pays souverain », a-t-elle réitéré. Malgré tout, parmi les « 17 points de vue communs » au KMT et au PCC figure la réaffirmation que les relations entre Taiwan et la Chine ne sont pas des relations « d’Etat à Etat ».
Sur ce dernier point, le Parti démocrate-progressite (DPP), dans l’opposition, a fortement critiqué la position du KMT. Lors d’une conférence de presse, Joseph Wu [吳釗燮], qui préside le comité politique du DPP, a estimé hier que contrairement à ce que prétend le KMT, Taiwan n’était plus en mesure de donner sa propre définition d’« une seule Chine », comme le supposerait le « consensus de 1992 ». A l’inverse, a-t-il asséné, la Chine « offense Taiwan pas à pas » et si cette question n’est pas traitée de manière appropriée, cela équivaudra à « reconnaître que Taiwan fait partie de la Chine ».