Taiwan Today

Alors que se tenait ce week-end à Kinmen, un archipel sous souveraineté de la République de Chine mais éloigné de quelques kilomètres des côtes chinoises seulement, la 12^e Conférence des réalisateurs des deux rives du détroit de Taiwan et de Hongkong qui réunissait à l’Université nationale de Quemoy, plus de 130 réalisateurs taiwanais, hongkongais et chinois, plusieurs d’entre eux ont appelé à la création d’un centre de production cinématographique sur place. Pour Hou Hsiao-hsien [侯孝賢], le célèbre réalisateur taiwanais et président de l’Association des réalisateurs de Taiwan, le patrimoine militaire de Kinmen représente une ressource culturelle importante, avec le fameux alcool de sorgho de Kinmen et les maisons construites dans le style architectural du Fujian. Selon lui, les autorités districtales devraient tirer parti de ce riche environnement légué par l’histoire pour développer l’industrie du cinéma. Hou Hsiao-hsien a ainsi proposé l’ouverture d’une école du cinéma et la fondation d’une base de données des sites de tournage à Kinmen. Xiamen, le chef-lieu de la province chinoise du Fujian qui n’est qu’à une dizaine de kilomètres de Kinmen, a-t-il expliqué, pourrait offrir les ressources humaines comme les figurants, nécessaires aux tournages importants dans l’archipel. Li Shaohong [李少紅], réalisatrice chinoise, a complété le point de vue de Hou Hsiao-hsien en déclarant que Kinmen pourrait devenir un centre de tournage pour les trois régions, même s’il n’y a pas de cinéma dans l’île. Derek Yee [爾冬陞], un réalisateur de Hongkong, a insisté sur la nécessité du développement continu du cinéma en langue chinoise, soumis à rude compétition par l’industrie du film sud-coréenne.