International
Pas de collaboration avec la Chine sur les Diaoyutai, réitère Taipei
20/02/2013
La République de Chine (Taiwan) ne s’alignera pas sur les positions de Pékin au sujet des Diaoyutai, a réitéré hier le porte-parole des Affaires étrangères, Steve Hsia [夏季昌]. « Il est clair que les Diaoyutai font partie inhérente du territoire de la République de Chine », a-t-il déclaré.
Les Diaoyutai, un archipel situé en mer de Chine orientale dont la souveraineté est disputée à Taipei par Pékin et Tokyo, sont régulièrement le théâtre d’incidents entre bateaux de pêche taiwanais et chinois et gardes-côtes japonais. Les tensions sont montées d’un cran récemment, deux avions de combat, l’un japonais, l’autre chinois, ont évité de justesse une collision dans la zone.
Steve Hsia s’exprimait au lendemain d’une nouvelle déclaration du président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九] : s’adressant à des membres de la communauté d’affaires taiwanaise installée en Chine, celui-ci a écarté toute idée pour Taipei de collaborer avec Pékin, face au Japon, sur la question de la souveraineté sur ces îles.
Le chef de l’Etat a justifié sa position par trois raisons principales. D’abord, le refus de Pékin de reconnaître le Traité de Taipei signé par la République de Chine avec le Japon rend impossible pour Taipei de s’associer à Pékin dans ce dossier. Or, a-t-il rappelé, le Japon a renoncé à tout droit sur Taiwan, les Pescadores (Penghu 澎湖), les Spratley (Nansha南沙) et les Paracel (Xisha 西沙) par le Traité de paix signé en 1952 qui mettait officiellement fin à la guerre sino-japonaise.
Ensuite, a regretté Ma Ying-jeou, Pékin n’a pas encore répondu à l’Initiative de paix en mer de Chine orientale qu’il a émise en août dernier et dans laquelle il affirme que si la souveraineté sur les Diaoyutai ne peut être divisée, en revanche les ressources qu’elles recèlent peuvent être partagées. Dans le cadre de cette Initiative de paix en mer de Chine orientale, Ma Ying-jeou suggère aussi de commencer par trois canaux bilatéraux de négociation pour déboucher sur des discussions tripartites.
Enfin, le président de la République est revenu sur le fait que Pékin ait demandé que les négociations des droits de pêche dans la zone entre Taipei et Tokyo ne touchent pas à la question de la souveraineté. « Sans souveraineté, nous n’aurions pas de droits de pêche dans les Diaoyutai. Comment pourrions-nous ne pas évoquer notre souveraineté dans nos négociations avec le Japon ? »