Taiwan n’acceptera pas la décision rendue le 12 juillet par la Cour permanente d’arbitrage de la Haye, aux Pays-Bas, et qui dénie à Taiping, possession de la République de Chine en mer de Chine méridionale, le statut d’île générant un droit à une zone économique exclusive ou un plateau continental, a réitéré la présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文], dans
un entretien accordé au quotidien américain
The Washington Post et publié le 21 juillet. Il s’agit de la première interview accordée par la chef de l’Etat depuis sa prise de fonctions le 20 mai dernier.
« Nous n’accepterons pas leur décision. Il existe plusieurs raisons à cela. Taiwan est une importante partie intéressée à cette affaire mais nous n’avons pas été invités à participer à la procédure. Deuxièmement, nous trouvons inacceptable d’être désignés comme l’Autorité de Taiwan en Chine. La troisième raison est que [l’île de Taiping est vraiment] une île », a déclaré Tsai Ing-wen qui était interrogée par la journaliste Lally Weymouth.
Dans un développement qui n’a pas été publié par le quotidien américain mais qui a été rendu public par la présidence de la République, la chef de l’Etat rappelait les propositions de Taiwan pour résoudre les différends en mer de Chine méridionale. Taiwan, expliquait-elle, est convaincu que ces disputes doivent être résolues de manière pacifique et en respectant le droit international, dont la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, et que Taiwan doit être associé aux discussions multilatérales entreprises pour résoudre les conflits de souveraineté dans la région. Elle indiquait en outre que les pays riverains de la mer de Chine méridionale ont l’obligation d’assurer la liberté de navigation et de survol dans la région, et que Taiwan appelle toutes les parties en présence à exploiter et développer en commun les ressources.
Par ailleurs, interrogée par Lally Weymouth au sujet des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan et à propos d’analyses prêtant au président chinois Xi Jinping [習近平] l’intention de fixer au gouvernement taiwanais une date limite pour reconnaître le « consensus de 1992 », Tsai Ing-wen a estimé peu probable que le gouvernement taiwanais accepte une date limite pour des conditions qui iraient contre la volonté populaire exprimée démocratiquement par les Taiwanais. Soulignant la détermination de Xi Jinping à lutter contre la corruption en Chine, Tsai Ing-wen a déclaré espérer « un peu plus de flexibilité » de la part du dirigeant chinois dans sa conduite des relations à travers le Détroit. « J’espère qu’il apprécie le fait que Taiwan est une société démocratique dans laquelle le dirigeant doit suivre la volonté du peuple », a-t-elle ajouté.