Le secteur agroalimentaire taiwanais aura fort à faire cette année à
Food Taipei, le salon international de la gastronomie qui se tiendra du 22 au 25 juin au hall des expositions de Nangang, pour restaurer la confiance des acheteurs internationaux dans la qualité de leurs produits, a estimé hier le TAITRA, l’agence en charge de la promotion des exportations.
La contamination de boissons énergétiques, gelées et autres compléments alimentaires par un plastifiant, le DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyl), ajouté par des industriels peu scrupuleux à un émulsifiant dans le but de réduire leurs coûts de production, a sérieusement terni la réputation des produits insulaires, a souligné le TAITRA. Dans ce contexte, a-t-on insisté, l’édition 2011 de Food Taipei est vitale : près de 4 000 acheteurs étrangers y sont attendus, des Asiatiques pour la plupart, dont près de 400 Chinois déjà inscrits.
Le nombre moins important de stands cette année (1 744 contre 1 822 l’an dernier) n’est pas dû au scandale alimentaire qui a éclaté le mois dernier à Taiwan mais à la diminution du nombre d’exposants japonais, en raison du séisme et du tsunami du 11 mars dernier, a précisé le TAITRA.
Par ailleurs, à Taiwan, de nouvelles mesures ont été prises pour redonner confiance aux consommateurs. Après avoir apposé la semaine dernière un « label de sûreté » sur les 7 500 distributeurs automatiques de boissons de la capitale, la municipalité de Taipei a étendu hier le dispositif aux supermarchés et magasins de proximité. Ce label en forme de cœur, valable trois mois, est accordé aux magasins commercialisant uniquement des produits dont les fabricants ont apporté la preuve qu’ils ne contiennent pas de DEHP ainsi que cinq autres plastifiants prohibés. Les habitants de Taipei sont invités à appeler le numéro vert 1999 pour signaler tout produit suspect ou toute utilisation du label qu’ils jugeraient abusive, a déclaré Hau Lung-bin, le maire de la capitale.
Enfin l’Organisation mondiale de la santé a rappelé lundi que le DEHP ne constitue pas une menace sanitaire immédiate. Seule sa consommation régulière et prolongée peut causer des cancers et des dysfonctionnements du système reproductif sur le long terme. Selon les critères de potabilité de l’OMS, la dose maximale quotidienne pouvant être tolérée par l’organisme humain est de 1,5 mg pour un adulte pesant 60 kg.