Taiwan Today

Le fabricant taiwanais de smartphones HTC a annoncé hier avoir introduit, le 29 juillet dernier devant la Haute Cour de justice d’Angleterre et du Pays de Galle, une plainte pour violation de brevet contre Apple. C’est la première fois que la bataille judiciaire que se mènent les deux fabricants est portée devant une cour européenne. HTC, a révélé sa porte-parole Maggie Cheng, a demandé au tribunal de réexaminer la validité de plusieurs brevets déposés par Apple, sans toutefois préciser lesquels. Au début de cette semaine, HTC a également annoncé que le fabricant de microprocesseurs pour cartes graphiques S3 Graphics, dont il vient de faire l’acquisition pour 300 millions de dollars américains, avait fait appel d’un verdict préliminaire de la Commission américaine du commerce international (ITC) rendu le 1^er juillet dernier. Dans cette décision, l’ITC reconnaît certes qu’Apple a violé deux de ses brevets, mais seulement pour ses Mac et non pour ses iPhone, iPod Touch et autres iPad. La double annonce d’HTC intervient deux semaines après que l’ITC a estimé, dans le cadre d’une troisième procédure, que le fabricant taiwanais a bien enfreint deux des brevets détenus par Apple, sur les 10 dont la firme à la pomme contestait l’utilisation. Les deux brevets concernés (#5 946 647 et #6 343 263) recouvrent des tâches génériques qu’utilisent les interfaces de programmation inhérentes à Android, le système d’exploitation de Google utilisé par HTC, mais aussi par de nombreux autres fabricants. « La procédure européenne suggère que HTC veut déplacer le terrain de bataille judiciaire dans une région où sa marque est mieux connue », a estimé Herbert Ho, analyste à l’Institut de recherche sur la topologie, à Taipei. Dans un communiqué publié le 16 juillet, HTC s’était dit « confiant de la solidité de son dossier » et « impatient de voir cette affaire réglée ». La plupart des analystes estiment qu’avec le rachat de S3 Graphics, le fabricant taiwanais espère disposer d’une monnaie d’échange pour régler à l’amiable les nombreux conflits de propriété intellectuelle qui l’opposent à Apple.