Economie
Augmenter le salaire minimum, un projet qui fait débat
31/07/2012
A l’approche d’un examen par le ministère du Travail des modalités de mise en place d’un relèvement annoncé du salaire minimum, six fédérations professionnelles ont fait part hier de leur opposition à ce projet pour les mois qui viennent en citant la chute des exportations et la récession économique.
Non seulement les exportations sont durement affectées par la crise économique mondiale (elles ont baissé de 4,7% au premier semestre par rapport à la même période l’année dernière), mais les coûts d’exploitation progressent fortement dans le secteur industriel à la suite de la hausse des prix des matières premières, ainsi que des tarifs de l’électricité et des carburants, affirment les organisations dans un communiqué conjoint.
Les entreprises taiwanaises étant à 98% des PME, la plupart opérant en outre dans le secteur des services où les salaires sont en général calculés sur une base horaire, l’augmentation envisagée aurait de lourdes conséquences sur leurs finances, poursuit le communiqué.
En outre, la hausse proposée bénéficierait surtout à la main-d’œuvre étrangère, dans la mesure où les employés d’origine locale sont en général à un niveau plus élevé dans la grille salariale. Les fédérations continuent d’ailleurs de demander que le salaire de la main-d’œuvre étrangère ne soit plus indexé sur celui de la main-d’œuvre locale.
La ministre du Travail Wang Ju-hsuan [王如玄] a plusieurs fois évoqué une hausse du salaire horaire minimum d’environ 11% pour faire passer celui-ci de 103 dollars taiwanais de l’heure actuellement à 115 dollars. Le salaire mensuel minimum pourrait, lui, passer de 18 780 à 19 350 dollars, soit une hausse de 3%.
Les organisations représentant les salariés réclament de leur côté un salaire minimum beaucoup plus élevé, à 23 000 dollars.
Selon un sondage réalisé par l’agence de recrutement en ligne 104 Job Bank auprès de chefs d’entreprises et de responsables des ressources humaines, 56,6% d’entre eux estiment que la hausse des salaires annoncée aura un impact sur leurs coûts salariaux, contre 43,4% qui ne pensent pas être affectés. Les entreprises qui seraient touchées évaluent qu’une hausse de 3% des salaires se traduirait pour eux par une augmentation de 4,36% de la masse salariale.