Economie
Premier Mai : les syndicats opposés à la réforme des retraites
02/05/2013
La pluie qui tombait hier sur Taipei n’a pas découragé les quelque 20 000 personnes qui ont défilé, au sein de deux cortèges différents et à l’appel de 30 organisations syndicales, pour célébrer la fête du Travail. Les revendications portaient cette année principalement sur le niveau des salaires et l’opposition à la réforme des retraites proposée par le gouvernement.
Les syndicats ont formulé sept demandes à l’attention du gouvernement : renoncer à réformer le système de retraite des salariés du secteur privé, mettre en place un mécanisme automatique de revalorisation du salaire minimum, instaurer des procédures de négociation collective entre le gouvernement et les syndicats, créer un fonds de garantie pour le paiement des arriérés de salaires et de pensions de retraite en cas de faillite des entreprises, faire bénéficier à tous les travailleurs étrangers des dispositions du code du travail, assurer l’égalité des salaires, à poste équivalent, entre travailleurs taiwanais et étrangers, et enfin mettre fin à la flexibilité des horaires de travail dans le secteur privé.
Les « horaires flexibles » autorisés dans les entreprises, ont dénoncé les syndicats, sont en fait des heures supplémentaires non payées. Par ailleurs, ont-ils ajouté, le salaire moyen réel (en tenant compte de l’inflation) est retombé à son niveau d’il y a 18 ans. Dans ce contexte, la réforme des retraites proposée par le gouvernement est particulièrement contestée. Selon Hu Kuo-kang [胡國康], le secrétaire général de la Fédération des syndicats de la République de Chine, le fonds de retraite des salariés du secteur privé n’est pas déficitaire et les hausses de cotisations et la diminution du niveau des pensions contenues dans la réforme ne sont donc pas justifiées.
En réponse, le ministère du Travail a indiqué hier que la réforme des retraites vise à garantir leur pérennité et que la solution retenue est celle qui pénalise le moins les salariés. Sur le dossier du salaire minimum, le ministère a défendu la méthode actuelle, basée sur une négociation annuelle entre partenaires sociaux, la mieux à même selon lui de prendre en compte la situation économique du moment. Dans un communiqué, le Premier ministre, Jiang Yi-huah [江宜樺], a pour sa part espéré que le gouvernement et les syndicats de salariés pourront parvenir à un consensus sur les politiques de l’emploi.