L’architecte français Alain Sarfati, fondateur en 1983 du
cabinet SAREA, a donné hier soir une conférence à l’Université nationale des sciences et technologies de Taipei (NTUST) lors de laquelle il a développé sa vision d’une architecture s’appuyant sur la culture pour regarder vers le futur. De nombreux étudiants assistaient à cette présentation, ainsi que des architectes taiwanais réputés tels que Shih Chih-ming [施植明], qui enseigne à la NTUST, et Ricky Liu [劉培森], qui fut l’élève d’Alain Sarfati à Paris.
« L’architecture est un langage universel, un engagement dans l’Histoire », a déclaré en préambule Alain Sarfati. En cinq siècles, a-t-il expliqué, l’architecture a connu trois ruptures majeures : l’invention de la perspective, l’irruption de la vision aérienne, associée à l’apparition de matériaux nouveaux tels que l’acier, le béton et le verre, et enfin le recours à l’informatique et aux images numériques, lesquelles permettent un rêve de modernité sans limite et conduisent, selon lui, à une architecture mondialisée et uniforme. Au contraire, a-t-il insisté, tout projet architectural doit être nourri de culture et de nature, doit émouvoir et raconter une histoire.
De ce point de vue, a noté Alain Sarfati, Taiwan est le résultat d’une accumulation culturelle très particulière, d’une identité constituée au fil du temps avec des apports très divers. Cette identité devrait conduire à une architecture distincte, propre à l’île, a-t-il estimé.
L’architecte français a ensuite passé en revue quatre de ses réalisations – l’ambassade de France à Pékin, la bibliothèque de l’Université Paris 2, le Scarabée, équipement multifonctionnel à Roanne, et le Théâtre national de Toulouse –, ainsi que la préfiguration d’une tour bioclimatique, avant de répondre aux questions de l’auditoire. Ces dernières années, Alain Sarfati a conçu plusieurs bâtiments en Chine et était à Taiwan à l’invitation du Bureau français de Taipei et d’Ubifrance, l’agence pour le développement international des entreprises françaises.