Economie
La Banque centrale n’envisage pas de programme d’assouplissement quantitatif à Taiwan
17/01/2014
Taiwan n’est pas menacé par la déflation et, ses taux directeurs nominaux étant relativement élevés, n’a pas besoin de mesures d’assouplissement monétaire quantitatif, a affirmé hier la Banque centrale de la République de Chine dans un communiqué.
Ces derniers jours, des observateurs avaient suggéré que la Banque centrale imite son homologue nippone et mette en place un programme d’assouplissement quantitatif. Ce type de programme a été adopté par plusieurs pays comme les Etats-Unis ou le Japon une fois épuisées les mesures traditionnelles, comme les objectifs de taux d’intérêt. Dans son communiqué, la Banque centrale note que les situations économiques de Taiwan et du Japon diffèrent grandement et qu’une telle politique monétaire ne jouerait pas en faveur de Taiwan.
De tels outils, rappelle le communiqué, ont été utilisés à Taiwan pour doper l’activité économique après l’éclatement de la crise financière mondiale, en 2008. A mesure que l’économie s’est rétablie, l’institution a opté pour une politique monétaire modérément accommodante, adaptée au développement de l’ensemble de l’économie taiwanaise (une politique monétaire accommodante consiste à augmenter la masse monétaire et à maintenir des taux d’intérêt faibles afin de soutenir l’économie).
Dans son communiqué, la Banque centrale énumère cinq raisons pour lesquelles un programme d’assouplissement quantitatif est à écarter. Premièrement, à la différence du Japon, Taiwan n’est pas confronté à des tendances déflationnistes, les capitaux sont disponibles en abondance sur les marchés financiers et les entreprises accèdent facilement au crédit. Deuxièmement, les taux d’intérêts nominaux sont élevés à Taiwan, si on les compare aux taux japonais, proches de zéro, et les taux d’intérêts réels y sont du même niveau qu’au Japon. Troisièmement, poursuit le communiqué, la masse monétaire (M2) croît régulièrement à Taiwan et les règles visant les réserves des banques y sont relativement lâches. Quatrièmement, l’assouplissement quantitatif est surtout adapté aux grandes économies, qui peuvent ainsi jouer sur le taux de change de leur monnaie, ce qui ne serait pas le cas de Taiwan. Enfin, la Banque centrale souligne que la dépréciation du yen reflète le fait que cette monnaie était précédemment surévaluée et est également le résultat de l’aggravation du déficit commercial nippon. A l’inverse, le dollar taiwanais reste plus faible que le won coréen ou le renminbi chinois, ce qui donne à l’île un avantage pour exporter.