La Chambre de commerce européenne à Taiwan (ECCT) a réuni hier à Taipei près de 150 représentants d’entreprises et d’administrations taiwanaises et européennes pour un séminaire sur la coopération industrielle en matière de navigation par satellite. Organisée pour promouvoir Galileo, le système global de navigation par satellite (GNSS) que l’UE s’apprête à mettre en service, la conférence a permis de tirer un premier bilan des démarches entreprises dans ce domaine par les industriels taiwanais.
Interrogée par Taiwan Info, Justyna Redelkiewicz, en charge du développement du marché à l’Agence européenne du GNSS (GSA), s’est notamment félicitée de la collaboration engagée avec l’entreprise taiwanaise Mediatek. « Dans la chaîne de valeurs, les fabricants de semiconducteurs sont un premier maillon essentiel, d’autant plus que la compatibilité des appareils avec différents systèmes de positionnement pose des défis en termes de mémoire, de taille et de complexité », a-t-elle souligné. Le séminaire a également confirmé le rôle d’impulsion joué à Taiwan par l’Institut de recherche sur les technologies industrielles et par l’Institut sur l’industrie de l’information, deux organismes parapublics actifs notamment dans la recherche sur les véhicules connectés et l’application des GNSS pour l’Internet des objets.
Accueillis par Giuseppe Izzo, président de l’ECCT, et par Viktoria Lovenberg, directrice adjointe du Bureau économique et commerciale de l’UE à Taipei (EETO), les participants ont également pu s’informer sur l’état d’avancement du programme Galileo. L’adoption, en novembre dernier par le Parlement européen, du budget des deux programmes européens de radionavigation par satellite – Galileo et le système de renforcement au sol des signaux satellitaires EGNOS –, soit 7 milliards d’euros au total pour la période 2014-2020, va permettre le lancement de six à huit satellites d’ici 2015, la fourniture des premiers services étant prévue pour le début de l’année 2015, a assuré Justyna Redelkiewicz.
En outre, a-t-elle indiqué, à partir du 1
er octobre 2015, les voitures particulières et des véhicules utilitaires légers commercialisés en Europe devront être équipés du système eCall, basé sur Galileo et qui alertera automatiquement les services de secours en cas d’accident. Cette mesure, ainsi que les données recueillies par GSA sur
l’évolution du marché mondial des appareils utilisant la navigation par satellite, plaident en faveur d’une intégration de récepteurs compatibles avec Galileo dans les divers appareils utilisés par les consommateurs comme par les entreprises et les Etats, a-t-elle poursuivi.
Face à ses interlocuteurs, Justyna Redelkiewicz a également mis en avant les possibilités de financement accordées par l’UE dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020, entré en vigueur le 1
er janvier dernier.
Le séminaire a en outre permis de faire le point sur les projets d’entreprises taiwanaises ou installées en Asie – ST Microelectronics, IMEC Taiwan, Bosch Sensortec Asie-Pacifique ou encore Advantech – en matière de fusion des récepteurs GNSS et des autres capteurs, en particulier dans le domaine des véhicules connectés . L’après-midi, une session était consacrée aux services basés sur la localisation et à l’Internet des objets. Par ailleurs, Paul Chou [周宗保], secrétaire général de l’Association du secteur télématique de Taiwan, a annoncé le lancement d’une initiative destinée à promouvoir l’utilisation de cinq GNSS, dont Galileo, pour les opérations de secours et pour faciliter le travail des pêcheurs et des agriculteurs.