Economie
Taiwan rejoint la campagne mondiale « Plus d'antibiotiques au menu »
16/03/2016
La campagne « Plus d’antibiotiques au menu » menée par Consumers International (CI), une fédération internationale d’associations de consommateurs dont est notamment membre la Fondation des consommateurs du Taipei chinois, a reçu hier le soutien du gouvernement taiwanais. La direction de la Protection des consommateurs du Yuan exécutif a en effet relayé l’appel lancé par CI aux entreprises agroalimentaires et de la restauration rapide pour qu’elles cessent d’incorporer dans leurs produits de la viande et des ingrédients contenant une quantité excessive de résidus d’antibiotiques.
Le problème de la résistance aux antibiotiques touche l’ensemble des habitants de la planète, a relevé Liu Ching-fang [劉清芳], la directrice de la Protection des consommateurs, lors d’une conférence de presse organisée au Yuan exécutif. Le 15 mars avait en effet été désigné par CI comme journée de mobilisation mondiale. En particulier, CI appelle les plus grandes chaînes de restauration rapide – McDonald’s, Subway et KFC – à s’engager à ne plus servir des produits provenant d’animaux élevés avec un recours routinier aux antibiotiques.
Hier, des représentants des trois principales chaînes de la grande distribution à Taiwan – RT-Mart, A-Mart et Carrefour – étaient présents à la conférence de presse pour manifester leur soutien à cette campagne. L’entreprise Taiwan Sugar, qui possède une chaîne de magasins de proximité et des restaurants de fondue chinoise, s’est en outre engagée à ne plus servir de tels produits.
Selon le ministère de la Santé et des Affaires sociales, 10% des viandes analysées au cours des dernières années contenaient des résidus d’antibiotiques à des niveaux dépassant les normes nationales, les fournisseurs s’exposant dans ce cas à des amendes allant de 60 000 à 200 millions de dollars taiwanais. Le ministère de l’Agriculture a quant à lui indiqué avoir interdit l’utilisation de 34 antibiotiques en élevage depuis l’an 2000. Actuellement, seuls 11 antibiotiques restent autorisés pour le traitement des animaux malades, leur usage comme promoteurs de croissance étant contrôlé d’une façon particulièrement stricte. Selon le ministère, dans le monde, seule l’Union européenne a imposé des règles encore plus draconiennes.