Science
Un symposium s’ouvre à Taipei pour favoriser la participation taiwanaise au Septième programme-cadre européen
12/05/2010
Ce matin s’est ouvert à Taipei un symposium de deux jours destiné à promouvoir la coopération scientifique entre Taiwan et l’Union européenne (UE), dans le cadre du Septième programme-cadre (7e PC) qui regroupe sous un même toit toutes les initiatives de l’UE ayant trait à la recherche. En recueillant auprès des intervenants européens, venus tout spécialement pour l’occasion, des informations de première main sur ce dispositif, les scientifiques taiwanais peuvent espérer doubler le nombre de projets auxquels ils participent actuellement, a estimé Guy Ledoux, le représentant de l’UE à Taiwan, à l’ouverture des travaux.
Taiwan, a déclaré Jou Jing-yang, le vice-ministre des Sciences, encourage les interactions entre ses chercheurs et ceux des autres pays et, dans ce domaine, a-t-il assuré, l’Europe est une priorité. Considérée par l’UE comme un pays développé, l’île ne peut pas bénéficier de financements européens dans le cadre du 7e PC, a rappelé Jou Jing-yang. Toutefois, selon un accord passé avec la Commission européenne, à Bruxelles, le ministère des Sciences subventionne lui-même la participation des chercheurs taiwanais à des projets agréés par le 7e PC.
Après avoir été associés à 11 projets du 6e PC, de 2000 à 2006, plusieurs universités et instituts de recherche taiwanais ont ainsi déjà été inclus, à l’issue des trois premiers appels à propositions du 7e PC, dans 8 projets de coopération. Ceux-ci portent majoritairement sur les technologies de l’information et des communications, ainsi que sur l’environnement. Par exemple, l’équipe du professeur Chan Chang-chuan, de l’Université nationale de Taiwan, collabore à ESCAPE, un projet de mesure des effets de la pollution piloté par les Pays-Bas. L’Academia Sinica est quant à elle engagée aux côtés de ses homologues italiens, français, britanniques, thaïlandais et philippins, notamment, dans le projet EUASIAGRID d’élaboration d’une infrastructure électronique pour les échanges scientifiques en Europe et en Asie. Par ailleurs, des chercheurs taiwanais participent à 3 autres projets retenus par Bruxelles pour améliorer les capacités de recherche et d’innovation à travers l’Europe et assurer leur utilisation optimale.
Pour encourager les équipes locales à rejoindre des projets candidats et à trouver des partenaires dans les pays européens, le ministère des Sciences a mis sur pied en septembre 2008 un point de contact national pour le programme-cadre européen. Son coordinateur, Chou Shuo-yan, de l’Université nationale des sciences et technologies de Taiwan, s’est félicité du programme de préparation mis en place ici, lequel a déjà permis à 50 scientifiques de se rendre en Europe pour des missions exploratoires, leurs frais de déplacement étant pris en charge par le ministère.
Le symposium organisé ces deux jours à Taipei tombe à pic, a renchéri Guy Ledoux : le prochain appel à propositions interviendra au cours du deuxième semestre 2010. Par ailleurs, a-t-il indiqué, deux réunions d’information seront organisées à Bruxelles en septembre, l’une consacrée au programme dans son ensemble, et l’autre spécialement tournée vers les technologies de l’information et des communications. Le représentant européen a également encouragé les scientifiques taiwanais à participer en tant qu’experts aux comités d’évaluation des projets, excellent moyen selon lui de mieux cerner les possibilités de coopération.
Patrick Bonneville, le directeur de l’Institut français de Taipei, a quant à lui souligné la présence à Taipei de Jean-Charles Lamirel, en charge du projet européen TALARIS à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique, en France, ainsi que d’Hervé Fanet, du Leti, le centre de recherche appliquée en microélectronique et en technologies de l’information et de la santé, qui dépend du Commissariat français à l’énergie atomique. Leur expérience en matière d’ingénierie de projets, a souligné Patrick Bonneville, sera précieuse aux scientifiques taiwanais : 22% des projets français ont été retenus pour le 7e PC et la France bénéficie de 12,5% des financements accordés.
Egalement présent, David Campbell, le représentant du Royaume-Uni à Taiwan, a vanté l’excellence britannique en matière de recherche scientifique, de dépôt de brevets et d’innovation. C’est d’ailleurs Dylan Banks, chercheur à l’Institut d’ingénierie biomédicale du Collège impérial, à Londres, qui présentera demain un guide de préparation au 7e PC à l’attention des équipes taiwanaises.