Culture
Lung Ying-tai interpellée à propos du Sanatorium de Losheng
03/05/2012
Plusieurs associations de défense du site de Losheng, situé à Xinzhuang à New Taipei, se sont réunies hier devant le ministère de la Culture pour réclamer le soutien de l’Etat à l’inscription du site au patrimoine mondial de l’Unesco. « Le gouvernement ne fait pas assez pour cela », ont-elles critiqué.
L’Alliance des jeunes pour Losheng et l’Organisation d’entraide de Losheng ont appelé la nouvelle ministre de la Culture, Lung Ying-tai [龍應台], à les soutenir dans leurs efforts pour sauvegarder ce sanatorium où résident encore une centaine d’anciens malades. En 2009, le ministère de la Culture avait déjà considéré la possibilité de déposer une demande en vue de faire inscrire le site sur la liste de l’Unesco, alors qu’il était menacé de démolition au profit de la construction d’un dépôt de rames de métro au terminus de la nouvelle ligne qui dessert Xinzhuang.
Les militants ont également annoncé qu’ils avaient été invités à participer à un forum international qui aura lieu à New York à l’initiative de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, une organisation qui conseille l’Organisation des Nations unies. Ce forum aura pour objet de discuter l’inventaire de tous les sanatoriums de la planète. Des experts du Canada, d’Espagne, de Norvège, du Japon et du Brésil seront présents pour discuter du cas de Losheng.
La ministre de la Culture a répondu à l’appel des associations en reconnaissant leurs efforts pour inscrire ce dossier dans les réseaux de soutiens internationaux. Elle a déclaré comprendre le souci des militants et avoir demandé à ses services de prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde de « l’intégrité structurelle » du site.
Construit en 1929 par les Japonais, le sanatorium de Losheng, dont le nom signifie vie heureuse en chinois, détient une dimension historique parce qu’il a été témoin du développement de la médecine, de la santé publique, des droits de l’homme et du régime politique à Taiwan. Les malades atteints de la lèpre y étaient cantonnés sans possibilité de sortir. Certains y sont nés et y ont passé toute leur vie. Pour toutes ces raisons, le site est susceptible d’être accueilli sur la liste de l’Unesco, ont déclaré les militants.