International
« Femmes de confort » : le président de la République appelle le Japon à présenter des excuses
10/12/2012
A l’occasion de la 11e Conférence de solidarité asiatique sur l’esclavage sexuel durant la Seconde Guerre mondiale qui avait lieu ce dimanche à Taipei, le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], a appelé Tokyo à faire face à l’Histoire et à présenter des excuses aux victimes de la prostitution forcée au profit des soldats de l’Armée impériale du Japon.
Le Japon, a regretté le chef de l’Etat, n’a jamais présenté d’excuses et certains hommes politiques nippons ont même nié l’existence d’une prostitution forcée, déclarant que les preuves n’étaient pas suffisantes pour constituer un dossier. Ce négationnisme blesse et exaspère les peuples, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’un grand nombre de victimes ont témoigné. « Les erreurs de l’Histoire peuvent être pardonnées mais les leçons de l’Histoire ne peuvent être oubliées », a-t-il insisté.
Prenant pour exemple Taiwan et les évènements du 28 février 1947, le président de la République a expliqué que l’Etat avait aussi commis des erreurs et bafoué les droits de l’Homme mais avait ensuite choisi de présenter des excuses et de verser une compensation aux victimes et à leurs familles. Le Japon devrait avoir le courage de faire face à son passé, a-t-il répété.
Des victimes de la prostitution forcée au profit de l’Armée impériale du Japon durant la Seconde Guerre mondiale et originaires de Chine, du Japon, de Corée du Sud et des Philippines étaient présentes à la conférence à Taipei et ont témoigné de leurs souffrances.
Huang Shu-ling [黃淑玲], la présidente de la Taipei Women Rescue Foundation, a rappelé qu'en ce qui concerne Taiwan, le mouvement de défense des femmes de confort est né il y a une vingtaine d'années, et qu’aujourd’hui, seules huit victimes sont encore en vie alors qu’elles étaient 58 à l'époque. La plus âgée d’entre elles, 95 ans, est décédée cette année au mois de novembre de difficultés respiratoires, a déclaré Huang Shu-ling.