Culture
De retour d’Europe, Lung Ying-tai mise sur la diplomatie culturelle
05/03/2013
La ministre de la Culture, Lung Ying-tai [龍應台], a tiré hier un premier bilan de sa récente visite en France et au Royaume-Uni. En matière d’échanges culturels, « toutes les portes sont ouvertes » pour Taiwan, a-t-elle souligné, en souhaitant notamment renforcer les coopérations dans le domaine des films documentaires.
« Si nous savions que la culture était une clé qui ouvre les portes si facilement, pourquoi ne l’avons-nous pas utilisée plus tôt ? », s’est demandé Lung Ying-tai, dont le portefeuille est devenu l’an dernier un ministère de plein exercice.
Taiwan devrait accorder davantage d’importance au secteur documentaire, a-t-elle insisté. Lors de son séjour en France, la ministre a visité les bureaux de la chaîne de télévision franco-allemande Arte, dont elle a rencontré la directrice générale pour la France, Anne Durupty. Les deux femmes ont tracé plusieurs pistes de coopération, dont l’accueil chaque année par Arte de deux stagiaires taiwanais spécialisés dans le tournage de documentaires, ainsi que la production en commun avec la chaîne publique taiwanaise PTS de programmes culturels.
Lung Ying-tai a également suggéré à Arte de tourner des documentaires à Taiwan, par exemple sur les opérations de déminage menées dans l’archipel de Kinmen, au large des côtes chinoises. De ce point de vue, a-t-elle souligné, dans le monde chinois, seul Taiwan offre la liberté d’expression et de critique indispensable à la réussite de tels projets. A Paris, elle s’est également entretenue avec Xavier Darcos, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiques et ancien ministre, avec lequel elle a évoqué la possibilité d’organiser une semaine culturelle franco-taiwanaise.
L’étape londonienne de la visite de Lung Ying-tai a été principalement consacrée à des échanges sur l’économie de la culture. Le British Council, l’agence britannique internationale dédiée aux domaines de l’éducation et des relations culturelles, dispose d’un budget annuel de 754 millions de livres dont seulement un quart provient de fonds publics, a souligné la ministre. Cette structure est le bras armé de la « diplomatie culturelle » britannique grâce notamment aux programmes d’apprentissage de l’anglais qu’elle dispense à travers le monde.
Lung Ying-tai pourrait prochainement se rendre en Allemagne où elle souhaite observer la manière dont sont gérés les musées liés à l’Histoire et aux droits de l’homme.