Taiwan Today

Recevant hier matin Olivier Richard, le directeur du Bureau français de Taipei (BFT), la représentation française en l’absence de relations diplomatiques, le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], s’est félicité de la qualité des relations franco-taiwanaises et a redit son espoir de voir Taiwan et l’Union européenne signer un accord de coopération économique. S’exprimant sur les tensions récentes avec les Philippines, le chef de l’Etat a en outre expliqué à son interlocuteur français que Taiwan n’avait pas pour but de « montrer ses muscles » mais de protéger ses pêcheurs. Concernant les échanges économiques bilatéraux, Ma Ying-jeou a souligné que la France était devenue en 2012 le quatrième partenaire commercial européen de l’île, soit une progression d’un rang en un an, pour des échanges commerciaux d’un montant total de 4,5 milliards de dollars américains. Dans le domaine des sciences et des technologies, a-t-il poursuivi, la coopération avec la France est de tout premier ordre, juste après celle engagée par Taiwan avec les Etats-Unis. Le chef de l’Etat a également dressé un tableau élogieux de la coopération culturelle bilatérale, avec plus de 200 accords de coopération universitaire, entre 30 et 40 films français projetés chaque année sur les écrans taiwanais ou encore la récente visite en France de la ministre taiwanaise de la Culture, Lung Ying-tai [龍應台], à l’occasion notamment de la remise des prix de la Fondation culturelle franco-taiwanaise. Au cours des cinq dernières années, a déclaré Ma Ying-jeou, les relations avec les pays européens ont connu des progrès substantiels, qu’il s’agisse de l’exemption de visa accordée aux ressortissants taiwanais ou du soutien apporté par le Parlement européen à la négociation d’un accord de coopération économique avec Taiwan. Dans la perspective d’une ouverture mutuelle accrue des marchés, Ma Ying-jeou a confirmé la prochaine visite en Europe d’une délégation du ministère de la Santé, prélude à un éventuel réexamen par Taiwan des règles sanitaires pesant sur les importations agroalimentaires depuis des pays européens. Enfin, le président de la République a abordé avec Olivier Richard le dossier de la crise entre Taipei et Manille, consécutive à la mort d’un pêcheur taiwanais, abattu le 9 mai dernier par des gardes-côtes philippins. « Il nous faut prendre des mesures pour protéger nos pêcheurs opérant dans les limites de notre zone économique exclusive qui s’étend jusqu’à 200 milles marins de nos côtes, mais il serait erroné d’interpréter ces actions comme des manœuvres militaires ou une démonstration de force militaire », a déclaré Ma Ying-jeou. Des mesures de rétorsion ont été décidées contre les Philippines car ces dernières, a-t-il rappelé, n’ont pas répondu de manière satisfaisante aux quatre demandes formulées par Taipei : réparer le préjudice pour la famille de la victime, ouvrir une enquête impartiale, s’engager à punir les coupables et ouvrir immédiatement avec Taipei des discussions sur les droits de pêche dans cette zone. « Nous espérons sérieusement que les Philippines répondront à nos demandes le plus vite possible afin que ce problème puisse être résolu rapidement », a ajouté Ma Ying-jeou.