Culture
Les réflexions désabusées des cinéastes taiwanais
04/07/2011
A l’initiative du ministère de l’Information, quelques cinéastes taiwanais de l’ancienne et de la nouvelle génération étaient réunis dimanche à Taipei pour faire un état des lieux de l’industrie du film dans l’île. De l’avis de tous, la profession continue d’être confrontée à des difficultés financières sans fin et malgré quelques succès, le marché reste dominé par les productions américaines.
Lee Khan, le frère du célèbre réalisateur Ang Lee et vétéran de la profession, Yeh Tien-lun, un jeune cinéaste dont le premier film, une aventure dans le monde des marchés de nuit, a été remarqué, Jiu Ba Dao, un scénariste et écrivain à succès, Lin Yu-hsien, réalisateur, et Peng Chia-chia, acteur, étaient réunis pour discuter de la difficulté d’être cinéaste dans le Taiwan du XXIes.
Même si, depuis 2008, on a pu assister à une certaine montée en puissance des productions locales, le marché reste trop largement dominé par les productions américaines, ont regretté les cinéastes qui ont appelé les Taiwanais à aller voir leurs films avant de juger de leur qualité de manière lapidaire.
Par exemple, Lin Yu-hsien, dont un premier documentaire s’était révélé très prometteur, a dû faire face au flop intégral de son Exit No.6, ce qui rend sa quête de nouveaux financements très difficile. Il est aujourd’hui endetté de 10 millions de dollars taiwanais et a mis 4 longues années à réunir les fonds nécessaires au tournage de Upside down, Turn it around, sa nouvelle production. Lee Khan, 54 ans, a déclaré de son côté qu’après avoir tourné son premier long métrage, il y a 13 ans, il attend toujours le bon moment pour son deuxième film. Jiu Ba Dao, a convenu de la même chose : « Faire un bon film peut coûter une fortune et trouver les fonds est une chose particulièrement ardue », a-t-il expliqué.