Taiwan Today

Le cinéaste Hou Hsiao-hsien [侯孝賢], ainsi que d’autres artistes et intellectuels, ont appelé hier l’opinion publique à se préoccuper de la préservation du site historique de Losheng, une léproserie construite dans les années 1930 par les Japonais, la première de l’île, et dont l’existence avait été fortement menacée par la construction de la nouvelle ligne de métro Xinzhuang. Aujourd’hui, ce sont les travaux d’extension de cette ligne, qui entrera en service le 5 janvier, qui risquent de provoquer des glissements de terrain de nature à faire définitivement disparaître le site. C’est à l’occasion d’une conférence de presse donnée par les associations de défense du site, dont la Losheng Youth Alliance et la Losheng Preservation Self-help Association, que le cinéaste a tiré le signal d’alarme face aux glissements de terrain de plus en plus nombreux. « Les glissements de terrain n’ont pas seulement détérioré ce site d’une grande valeur culturelle, ils mettent aussi en danger la vie des gens qui vivent dans le sanatorium », peut-on lire dans le communiqué de presse des associations de défense, qui note l’apparition préoccupante de fissures dans les murs des derniers bâtiments restants. Aujourd’hui, une trentaine de personnes vivent encore dans la léproserie. En 2004, la société civile s’était mobilisée pour sauver le site des pelleteuses. Au terme d’une bataille légale et d’un bras de fer avec les pouvoirs publics, une partie avait été préservée tandis que l’autre avait été détruite pour faire place aux infrastructures de la ligne de métro de Xinzhuang. Depuis 1930 et jusque dans les années 60, les malades de la lèpre y étaient isolés de manière définitive. Certains y sont entrés dès leur plus jeune âge et y ont vécu jusqu’à leur mort. Pour les artistes et les intellectuels, le sanatorium de Losheng doit être préservé et doit servir à éduquer les générations futures et à leur transmettre les notions de respect de l’autre, quel qu’il soit.