Le conseil des ministres a approuvé hier un projet de loi visant à soutenir et développer les langues aborigènes en vue de prévenir l’extinction de plusieurs d’entre elles. Le ministère des Affaires aborigènes a en outre déclaré l’importance patrimoniale de ces langues aborigènes et la nécessité de les préserver des évolutions socio-économiques, qui les menacent.
Parmi les mesures phares contenues dans le projet de loi du gouvernement, il sera désormais obligatoire que les panneaux de signalisation dans les administrations et les espaces publics situés dans les régions aborigènes soient rédigés dans certaines langues aborigènes.
Le projet de loi confie également au ministère des Affaires aborigènes la mission de concevoir un système de transcription écrite pour les langues aborigènes. Il est également donné au ministère la mission de publier les matériaux pédagogiques et d’organiser les formations requises pour les enseignants ainsi que des tests de langue. Il aura également la responsabilité de l’entretien de bases de données pour les matériaux linguistiques et culturels. Enfin, le ministère aura la mission de subventionner les activités linguistiques destinées à promouvoir ces langues.
Selon
l’Atlas des langues en danger publié par l’Unesco, on estime que la moitié des quelque 6 000 langues parlées aujourd'hui dans le monde disparaîtront d'ici la fin du siècle. Parmi celles-ci, neuf des 42 langues et dialectes parlés par les tribus aborigènes de Taiwan sont directement concernées. Il s’agit de la langue des Amis, des Bunun, des Paiwan, des Puyuma, des Rukai, des Taroko, des Atayal, des Tsou et des taos. La langue des Kanakanavu, des Kavalan, des Saaroa, des Saisiyat et des Thao sont déjà en voie d’extinction et la langue des Siraya est considérée comme sévèrement en danger de disparition.
Le projet de loi doit être déposé très prochainement devant le Parlement.