Culture
La politique est-elle soluble dans l’art ?
29/11/2002
Alors que le rideau se levait sur la biennale de l’art contemporain de Taipei au musée des Beaux-Arts de Taipei (TFAM), le souvenir d’un incident diplomatique qui a marqué la biennale de São Paulo en mars dernier a semé un certain trouble dans le public des VIP.
Au Brésil, les pressions de la Chine avaient incité les organisateurs à retirer le mot « Taiwan » de l’enseigne du pavillon qui abritait les œuvres des artistes taiwanais, et on avait suspecté les artistes chinois présents à l’exposition d’être à l’origine de l’affaire. Le photographe Chang Chien-chi, l’un des artistes taiwanais exposés, avait alors organisé dans la bonne humeur une « collecte de lettres » auprès des autres exposants qui avaient permis de reconstituer le mot manquant.
Hier soir, à l’inauguration du « Grand Théâtre du monde », d’aucuns se sont étonnés que Wang Gongxin, l’un des cinq artistes chinois mêlés à la controverse brésilienne, fasse partie de la sélection des curateurs, le Taiwanais Jason Wang et l’Espagnol Bartomeu Mari.
Tant les artistes que les organisateurs de la biennale et le directeur du TFAM, Huang Tsai-lang, ont jugé ces considérations ridicules, alors que les manifestations internationales ont justement pour objectif de dépasser les frontières.
Trente et un artistes du monde entier dont six Taiwanais et trois Chinois, sont exposés au TFAM jusqu’au 2 mars. Des mots même de Jason Wang, « l’exposition tente de dresser la carte de la géographie imaginaire d’un monde meilleur »…