Culture
Le maire de Tainan appelle l’Unesco à sauvegarder le siraya
22/02/2012
Lai Ching-te [賴清德], le maire de Tainan, a rendu publique hier une lettre qu’il a adressée à l’Unesco pour attirer son attention sur la disparition des langues aborigènes, en particulier de la langue des Siraya.
Cette langue austronésienne parlée jusqu’à la fin du 19e s. par les Siraya – un groupe de population aborigène autrefois présent sur les plaines côtières du sud, dans les régions de Tainan et Taitung – n’a plus de locuteurs aujourd’hui. On en a cependant gardé des traces écrites grâce à une transcription développée par des missionnaires occidentaux au 17e s., qui fut utilisée pour évangéliser et pour signer des contrats fonciers.
Lai Ching-te a par ailleurs présenté du matériel audio-visuel d’introduction au siraya édité par la mairie, mais estimé que l’aide de l’Unesco était nécessaire pour éviter qu’elle tombe complètement dans l’oubli.
Il s’exprimait à l’occasion de la Journée mondiale de la langue maternelle, qui a également été célébrée à Taipei. Depuis le parc culturel hakka, le maire de la capitale, Hau Lung-bin [郝龍斌], a lui aussi présenté les efforts consacrés à la question de la protection des langues rares.
La mairie de Taipei a ainsi inauguré hier un site d’apprentissage en ligne des langues aborigènes destiné aux écoles primaires. Le système vise à pallier le manque d’enseignants dans ces langues qui sont désormais proposées dans le cadre de la scolarité au primaire.
Selon Chen Yi-tsong [諶亦聰], du service municipal de l’Education, trois langues sont pour l’instant disponibles : l’atayal, le saisiyat et le puyuma.
On dénombre une vingtaine de langues formosanes parlées à Taiwan, l’île étant reconnue comme le berceau des langues austronésiennes, une famille en comptant aujourd’hui environ 1 200 parlées dans une vaste aire géographique allant de Taïwan à la Nouvelle-Zélande et de l’île de Pâques jusqu’à Madagascar.