Culture
La loi au secours des traditions aborigènes
02/03/2015
Les aborigènes de Taiwan peuvent désormais s’appuyer sur la loi pour faire respecter le droit de propriété intellectuelle attaché à leurs traditions telles que les cérémonies religieuses, la musique et les danses traditionnelles.
Les décrets d’application de la Loi de protection des créations intellectuelles traditionnelles des populations aborigènes, adoptée en 2007, sont entrés en vigueurs hier. Ils autorisent les aborigènes de Taiwan à saisir le ministère des Affaires aborigènes dans le cas où le droit de propriété intellectuelle attaché à leurs traditions culturelles est menacé.
L’ensemble des expressions des cultures aborigènes entre dans le champ d’application de la loi, depuis les cérémonies religieuses, la musique et la danses jusqu’à la sculpture, en passant par le tissage et les vêtements ou les motifs traditionnels. Déjà, la Fondation tao, dont la mission est de préserver la culture des Tao, un groupe de population aborigène installé sur l’île des Orchidées, au large de Taitung, a procédé au recensement des totems tribaux et des cérémonies susceptibles de bénéficier d’une telle protection, dont la fête des poissons volants et celle du lancement des canoës, ainsi que les sculptures et motifs figurant sur la paroi de ces embarcations.
Tous les groupes de population aborigènes – ils sont 16 au total à être officiellement reconnus par l’Etat – ne sont toutefois pas encore parvenus à un consensus au sujet des éléments de leur patrimoine culturel à protéger. Au sein des Paiwan, a par exemple expliqué le pasteur Sakinu Tepiq, il existe de nombreuses variations dans la manière de procéder aux rituels ou de fabriquer les objets traditionnels. De la même façon, les chants polyphoniques des Bunun, de même que le Malastapang, un chant célébrant les prouesses des chasseurs, sont interprétés de manière légèrement différente d’un village à l’autre. Dans ces deux cas, un important travail de concertation reste à effectuer au sein des groupes de population concernés.
Aujourd’hui, 530 000 personnes environ sont recensées par l’Etat comme aborigènes.