Taiwan Today

The Assassin [聶隱娘 Nie yinniang], le dernier film de Hou Hsiao-hsien [侯孝賢], figure parmi les 17 longs métrages en compétition pour la Palme d’or au 68^e Festival du film de Cannes. La composition de la sélection officielle a été annoncée hier à Paris par le directeur du festival, Thierry Frémaux. Epopée d’arts martiaux située à l’époque Tang, The Assassin détonne dans la filmographie de Hsou Hsiao-hsien tant par sa forme et son sujet que par l’importance des budgets qui lui ont été consacrés. Selon la presse spécialisée, le tournage, démarré en 2005, interrompu plusieurs fois faute de financements, aurait finalement coûté 15 millions de dollars américains. L’une des figures de proue du Nouveau cinéma taiwanais dans les années 80, Hou Hsiao-hsien, 68 ans aujourd’hui, est en effet plutôt connu pour son économie de style et sa préférence pour les longs plans fixes, ainsi que pour sa propension à raconter des histoires simples s’inscrivant dans la mémoire collective des Taiwanais. Le réalisateur s’est fait connaître du grand public européen avec City of Sadness qui a remporté le Lion d’or à Venise en 1989. Quatre ans plus tard, un autre de ses films dans la même veine, Le maître de marionnettes, dans lequel le célèbre Li Tien-lu [李天祿] jouait son propre rôle, obtenait le grand prix du jury à Cannes. En 2003, c’est Café Lumière qui faisait l’ouverture du festival cannois. S’il sort donc avec The Assassin de ses sentiers habituels, on y retrouve en revanche une de ses actrices fétiches, Shu Qi [舒淇], dans le rôle de la belle meurtrière, aux côtés d’un autre grand acteur taiwanais, Chang Chen [張震]. Très remarquée dans Millenium Mambo (2001), Shu Qi avait déjà partagé l’écran avec Chang Chen il y a dix ans dans un autre film de Hou Hsiao-hsien, Three Times. The Assassin est le premier long métrage du cinéaste depuis Le voyage du ballon rouge, un film produit par le Musée d’Orsay avec Juliette Binoche et Hyppolyte Girardot dans les rôles principaux, et inspiré d’un film de 1956 du réalisateur français Albert Lamorisse (1922-1970), Le ballon rouge.