Sodagreen
Autumn Stories
Des ballades mélancoliques, des chants qui disent la solitude, l’absence et le manque : ces histoires d’automne auraient pu s’en tenir là, portées par la voix aiguë et si joliment nasale de Wu Qing-feng [吳青峰], qu’elles auraient déjà emporté l’adhésion. Mais pour fêter ses dix ans, Sodagreen donne, en pas moins de seize titres, toute la palette de son talent, virevoltant, donnant du rythme, variant les voix sur des textes ciselés et des musiques à l’agencement plus minutieux que jamais. Un retour en force. (P.-Y.B.)
Willin Music & Universal Music, 2013.
FOLK
Hsieh Ming-yu
Tainan
Hsieh Ming-yu [謝銘祐], 45 ans cette année, était autrefois parolier pour des stars de la pop en mandarin. Il y a quelques années, il est revenu s’installer dans sa ville natale de Tainan, à la recherche d’une meilleure qualité de vie. C’est là qu’il a puisé l’inspiration pour cet album autoproduit et dont les paroles sont toutes en taiwanais (holo). Un hommage à Tainan qui lui a valu deux prix l’an dernier aux Golden Melody Awards. (P.-Y.B.)
Harvest Music, 2013.
ESSAI
Lu Hsiu-yi
Histoire du P.C. taiwanais sous la colonisation japonaise
C’est un épisode peu connu de l’histoire de Taiwan : le développement, éphémère, d’un parti communiste taiwanais (1928-1932), déchiré entre le Komintern, le PC chinois et le PC japonais, eux-mêmes confrontés à la répression du Kuomintang en Chine et de la police impériale au Japon. La thèse de doctorat de Lu Hsiu-yi [盧修一] (1941-1998), soutenue en 1980 à l’Université de Nanterre Paris X, est reproduite ici dans son intégralité (l’auteur, figure du combat pour la démocratisation de Taiwan, fut incarcéré en 1983 à son retour de France, puis devint député démocrate-progressiste, avant de succomber quelques années plus tard à un cancer). Son analyse apporte un éclairage unique sur les origines du mouvement communiste à Taiwan, ses modes d’organisation, ses divisions et ses luttes internes. Si le PC taiwanais est resté confidentiel – le nombre de ses membres ne dépassa pas quelques centaines –, son influence sur les mouvements de libération nationale n’a pas été négligeable, entraînant en particulier, à la fin des années 20, la radicalisation d’un grand nombre d’organisations culturelles et syndicales insulaires et leur scission d’avec les partisans plus modérés d’une autonomie de Taiwan au sein de l’empire nippon. Un travail de recherche historique de grande valeur. (P.-Y.B.)
Editions René Viénet, 2006.
Wang Chia-ming s’exerce à l’art de la marionnette. (AIMABLE CRÉDIT DU TIFA)
MARIONNETTES
Shan Puppet & Hong Puppet
Inside Out: A Tale of Allure and Enchantment
Sous l’œil expert de Chen Xi-huang [陳錫煌], le plus vénéré des marionnettistes taiwanais, les théâtres de marionnettes Shan et Hong ont invité le metteur en scène Wang Chia-ming [王嘉明] et le dramaturge Lin Jian-hua [林建華] à revisiter le genre. Une performance annoncée par le Festival national des arts de Taiwan, dans le cadre duquel elle sera créée, comme « tout à la fois déroutante et enchanteresse ». En l’occurrence, les maîtres de marionnettes sortent de leur boîte et s’entourent de musiciens pour conter six histoires des plus décoiffantes. (P.-Y.B.)
Du 21 au 23 mars au Théâtre expérimental du Théâtre national, à Taipei.