Science
Taiwan perd Tsao Yung-ho, l’un de ses historiens les plus estimés
15/09/2014
L’un des historiens les plus estimés de l’île, Tsao Yung-ho [曹永和], est mort vendredi à l’âge de 94 ans. Il était membre de l’Academia Sinica, le plus prestigieux institut de recherche insulaire et s’était formé seul à sa spécialité.
Né en 1920 dans une famille bourgeoise, Tsao Yung-ho développe très tôt un intérêt prononcé pour la lecture, l’histoire, la littérature et la philosophie. Diplômé du lycée, il refuse d’entamer des études de médecine et va travailler à la bibliothèque de l’Université nationale de Taiwan (NTU) où il passera les 38 années suivantes à lire des textes dans différentes langues. Il apprend ainsi le japonais, l’anglais et le hollandais et se familiarise avec l’espagnol, l’allemand et le latin.
Au fil du temps, ses travaux ont fini par représenter l’une des plus importantes contributions de la connaissance de l’histoire insulaire. Sans lui, il n’y aurait pas d’histoire taiwanaise, ont dit de lui plusieurs historiens taiwanais.
A 65 ans, Tsao Yung-ho est admis à l’Academia Sinica. Wang Fan-sen [王汎森]. Le président du prestigieux institut s’en souvient comme « d’un gentleman courtois, doux et d’une certaine manière laconique ».
En 1990, il propose une approche de l’histoire de Taiwan fondée sur une « idée maritime », ce qui représente une rupture avec l’approche continentale à partir de laquelle l’histoire taiwanaise était jusque-là entrevue. L’approche maritime de Tsao Yung-ho cherche à définir le rôle de Taiwan depuis le XVIIe s. en termes de transports maritimes et de commerce, depuis l’occupation hollandaise. Selon Chou Wan-yao [周婉窈], professeur d’histoire à la NTU, Tsao Yung-ho avait une vue complète de l’histoire maritime de Taiwan grâce à son étude de textes en hollandais.