Le ministère de l’Energie atomique (AEC) et l’entreprise publique Taipower, qui exploite les trois centrales nucléaires en service à Taiwan, ont vivement réagi hier après la parution d’un article, dans l’édition du journal
Le Monde datée du 8 février, mettant en cause la sécurité des installations nucléaires taiwanaises et la gestion des déchets radioactifs dans l’île.
C’est d’abord l’AEC qui a contesté l’information selon laquelle les piscines de stockage du combustible nucléaire usagé au sein des trois centrales seraient « pleines à craquer » et présenteraient « un danger important en cas d'accident », comme l’affirme
Le Monde. En date du 2 janvier, a précisé l’AEC, 2 870 et 2 744 grappes de combustible (assemblages de « crayons » de combustible) étaient, à la centrale de Shimen située à 28 km au nord de Taipei, placées dans deux piscines ayant chacune une capacité de 3 083 grappes. Alors que ces piscines devraient être pleines en 2015, un centre de stockage à sec des grappes de combustibles déjà refroidies doit être opérationnel sur place en 2013, permettant de dégager des capacités de stockage dans les piscines, a complété l’AEC.
Par ailleurs, la centrale de Wanli, située à 22 km au nord-est de Taipei, dispose de deux piscines d’une capacité de 5 026 grappes de combustible chacune, et dans lesquelles étaient placées en date du 2 janvier 3 828 et 3872 grappes, respectivement. La construction d’un équipement de stockage à sec est là aussi en projet, a assuré l’AEC.
Dans la soirée, le porte-parole de Taipower, Lee Hung-chou [李鴻洲], a renchéri en soulignant le fait que les racks (supports du combustible usé dans les piscines de stockage) des centrales taiwanaises ont été reconstruits sur la base de technologies de pointe utilisées au Japon et aux Etats-Unis. Ces équipements ont en outre été jugés conformes par l’AEC. Lee Hung-chou a également reproché au journal
Le Monde d’avoir exposé la vision de militants anti-nucléaires plutôt que des spécialistes de ce domaine.
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l’article présente Taiwan comme un « apprenti sorcier du nucléaire » et s’appuie sur les déclarations de responsables d’organisation antinucléaires, de l’opposition parlementaire mais aussi de membres de l’AEC, pour dresser un portrait particulièrement alarmiste de la filière nucléaire taiwanaise.