S’exprimant à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, la présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文], a rappelé samedi 10 décembre sa détermination à promouvoir la justice transitionnelle à Taiwan, indiquant que le gouvernement publiera d’ici trois ans un rapport national d’enquête sur la Terreur blanche de manière à éclairer cette période de l’histoire au cours de laquelle des milliers de personnes ont été persécutées pour des raisons politiques.
La justice transitionnelle, a-t-elle déclaré, n’est pas un instrument de lutte politique ou de chasse aux sorcières visant un quelconque groupe de population, puisqu’un grand nombre de victimes de la Terreur blanche étaient des Chinois arrivés du continent après-guerre, mais vise à rechercher la vérité et la réconciliation. La Terreur blanche fait référence à la période de répression politique qui a suivi les événements du 28 février 1947 – un soulèvement populaire réprimé de manière brutale au cours des semaines suivantes par les forces gouvernementales alors dirigées par le régime autoritaire du Kuomintang. La Terreur blanche s’est prolongée, de manière plus ou moins intense, pendant plusieurs dizaines d’années, jusqu’à la levée de la loi martiale en 1987.
« Nous devons connaître les histoires des perpétrateurs et des victimes de la Terreur blanche, et même le parcours mental ardu des familles des victimes », a ajouté la chef de l’Etat. Au cours des dix dernières années, l’enregistrement des récits de cette période a largement été mené, a-t-elle relevé, indiquant qu’un rapport complet sera publié une fois que l’ensemble des fichiers politiques établis à l’époque auront été collectés auprès de diverses organisations.