Taiwan Today

Criant au « traître », des députés de l’opposition ont appelé leurs collègues à réduire de moitié les indemnités de Lee Teng-hui à cause des propos qu’il a tenus dimanche dernier sur les Tiaoyutai. L’ancien président de la République a réitéré dimanche sa conviction que les Tiaoyutai faisant partie de l’ensemble géographique des Ryukyu, elles appartiennent au Japon, et non pas à la République de Chine, appelant le gouvernement à reconnaître la souveraineté du Japon en échange de droits de pêche dans les parages des îlots. « Nous n’avons pas besoin de payer une pension de retraite aussi élevée à un “Japonais” », a déclaré la députée Shen Chih-wei, chef de file du groupe parlementaire du Parti pour le peuple (PPP), s’indignant que le gouvernement veuille réserver 80 millions de TWD (env. 2,35 millions d’EUR) en indemnités et frais divers pour Lee Teng-hui au titre de la prochaine année fiscale. Répondant aux attaques du PPP, reprises par certains députés du Kuomintang, les députés du Parti démocrate-progressiste, la formation au pouvoir, ont affirmé que Taiwan étant un pays démocratique, le budget n’est pas soumis aux caprices de députés « auxquels quelques remarques de Lee Teng-hui ont déplu. » Lee Teng-hui, qui a grandi à Taiwan au temps où celle-ci était japonaise, parle couramment le japonais, et ses sentiments pro-japonais sont souvent décriés par ses ennemis politiques. Les Tiaoyutai sont des îlots déserts placés au cœur de disputes territoriales entre la République de Chine, la république populaire de Chine et le Japon. Tokyo maintient qu’elles sont japonaises depuis 1895 et dépendent de la circonscription des Ryukyu. Pékin affirme qu’elles étaient mentionnées sur les anciennes cartes de l’empire chinois. Taipei estime qu’elles font partie des îles rendues par le Japon à la République de Chine en 1945. C’est surtout sur les droits de pêche dans les eaux de l’archipel que s’affrontent les trois puissances.