Taiwan Today

Dans ce qui pourrait s’avérer un tournant de la vie politique insulaire, Lien Chan et James Soong, les leaders des deux principales formations d’opposition, le Kuomintang (KMT) et le Parti pour le peuple (PFP), se sont mis d’accord samedi dernier pour présenter un « ticket présidentiel » commun en 2004. « Lien Chan et James Soong ont décidé de mettre de côté leurs différences politiques pour s’engager dans une coopération pleine et entière », a annoncé le secrétaire général du KMT, Lin Fong-cheng, à l’issue d’une réunion à huis clos entre les deux hommes qui s’étaient affrontés dans une lutte fratricide aux présidentielles de mars 2000. La décision suit de quelques jours les résultats relativement satisfaisants du candidat présenté en commun par le KMT et le PFP aux élections du 7 décembre à Kaohsiung : bien que battu par le maire sortant Frank Hsieh, Huang Jun-ying a rassemblé près de 47% des suffrages. Dans un communiqué de presse, Lien Chan et James Soong s’engagent à assumer leurs responsabilités de « loyale opposition » et se proposent « d’assister et de coopérer avec le parti dirigeant dans le cadre de politiques bénéfiques à la population ». Cette coopération pourrait prendre la forme d’une sorte de « cabinet fantôme » sur le mode britannique, indique un haut responsable du KMT. Certains observateurs prédisent la reconstruction d’un grand parti d’opposition rassemblant le KMT et les deux factions sécessionnistes que sont le PFP et le Nouveau Parti, aujourd’hui moribond. Sans cette fusion, avertissent-ils, le choix de candidats communs aux présidentielles de 2004 serait problématique. Si le nom du KMT Ma Ying-jeou, le maire de Taipei réélu confortablement le 7 décembre à la mairie de la capitale, est sur toutes les bouches, il reste difficile de dire à quinze mois de distance sur quelles personnalités se fixeront les nouveaux alliés pour tenter de reconquérir le pouvoir.