Taiwan Today

Le Kuomintang (KMT) a dédouané hier James Soong des accusations de détournements de fonds qui avaient été lancées contre ce dernier peu avant les élections présidentielles de 2000. Le scandale aurait, selon certains, coûté la victoire à James Soong – il a été vaincu d’une faible marge –, tandis que sa carrière politique aurait paru sérieusement compromise. Quelques mois avant le scrutin, le KMT l’avait en effet accusé d’avoir pris des sommes énormes dans les caisses du parti pour les déposer sur des comptes en banque secrets. James Soong s’était défendu en affirmant qu’il avait agi sur ordre de Lee Teng-hui qui dirigeait alors la formation politique. Ce dernier avait nié, et son bras droit, Lien Chan, avait alors reproché son ingratitude et son hypocrisie à l’ancien secrétaire général du KMT entré en dissidence. Depuis, James Soong a fondé le Parti pour le peuple, la troisième force politique du pays, et on lui prête l’intention de briguer à nouveau la présidence de la République en 2004, tout du moins de participer au scrutin sur un ticket commun avec le candidat du KMT. Ce qui expliquerait pourquoi le KMT est prêt aujourd’hui à pardonner et oublier, retournant même les accusations contre le président déchu Lee Teng-hui, nouvelle tête de turc du parti, alors que Lien Chan, qui lui a succédé à la tête de l’ancienne formation au pouvoir, nourrit dans la perspective de 2004 l’idée d’une candidature commune avec James Soong.