Taiwan Today

Le Kuomintang (KMT) a réfuté hier les affirmations de Roland Dumas selon lesquelles son secrétariat général aurait reçu en 1991 une commission de 400 millions d’USD versée par la société française Thomson-CSF pour sceller l’accord d’achat par Taiwan de six frégates Lafayette au prix fort de 2,8 milliards d’USD. Dans un livre sorti en librairie en France samedi dernier, Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères à l’époque, identifie le « secrétariat général du parti au pouvoir » (c’est-à-dire le KMT) comme récipiendaire du colossal dessous-de-table versé par l’armateur français dans cette affaire. Dimanche, James Soong, qui occupait au moment de l’affaire le poste de secrétaire général du KMT, a catégoriquement rejeté les soupçons portés sur lui par le camp du parti au pouvoir aujourd’hui. Hier, l’ancien parti au pouvoir a lui aussi nié être mêlé au scandale. « Aucun livre de compte du KMT ne porte la trace de cette somme d’argent », affirme l’actuel secrétaire général du parti, Lin Fong-cheng. « Quatre cents millions d’USD, c’est une grosse somme, ajoute Chang Tze-chen, le directeur de la commission d’administration et de gestion de ce parti. Si l’argent était rentré dans les caisses du KMT, cela apparaîtrait quelque part. » Les achats d’armement relevaient en ce temps-là de la responsabilité de l’autorité militaire, poursuit Chang Tze-chen, et « il est peut probable que des fonds liés à ce genre de contrats aient pu tomber dans les poches du KMT. »