Taiwan Today

Le camp panbleu a confirmé hier, contre l’avis du Premier ministre, le vote d’un amendement qui autorise le maintien en poste des dirigeants de coopératives agricoles condamnés dans des affaires de corruption, tout du moins tant que leur condamnation n’est pas confirmée par la Cour suprême. Il s’agit d’un nouvel épisode compliqué de la guerre entre les deux grandes forces politiques. Les bleus – Kuomintang (KMT) et Parti pour le peuple – ont fait jouer leur majorité au parlement pour voter cet amendement que refuse le camp panvert – Parti démocrate-progressiste (DPP) au pouvoir et Union solidarité Taiwan –. Le Premier ministre avait demandé aux députés de revenir sur leur vote – ce qu’ils n’ont pas fait hier, puisque, au contraire, ils l’ont confirmé. Des élus KMT ont demandé à la suite de ce revers pour le gouvernement la démission de son chef. Dans le camp au pouvoir, on accuse les bleus de favoriser la corruption. Les quelque 300 coopératives agricoles et de pêcheurs de l’île sont des relais électoraux utiles auprès de la population rurale, alors qu’approchent des scrutins importants – les législatives, le 12 janvier 2008, et la présidentielle, deux mois plus tard. Or, ces organisations sont en général favorables au KMT. Des députés DPP accusent les bleus d’y nourrir la corruption – d’où, en veulent-ils pour preuve, le vote de l’amendement controversé. Au KMT, on leur a répondu que le vrai « centre de la corruption se trouve au Palais présidentiel » – l’épouse du président de la République a été mise en examen il y a quelques mois, dans une affaire de fausses factures. Pour ramener un peu de raison dans ce débat houleux, Huang Ming-yao, un porte-parole du ministère de l’Agriculture, a rappelé hier que, actuellement, sur les 1 024 responsables de coopératives que l’on compte dans l’île, seuls 3 ont été condamnés en première instance, tandis que 11 membres du personnel de ces organisations ont été condamnés en première instance.