Les trois personnes qui briguent la présidence du Parti démocrate-progressiste (DPP) se sont affrontées lors d’un débat télévisé samedi dernier, l’occasion de préciser leur message à une semaine de l’élection interne mais aussi du retour officiel de la formation dans l’opposition, après huit années au pouvoir.
S’exprimant souvent en minnan (ou taiwanais), Koo Kwang-ming, 82 ans, a mis l’accent sur son combat pour l’indépendance, tout comme Trong Chai, 73 ans, qui a insisté sur la nécessité pour le DPP de contrôler l’action d’un gouvernement et d’un parlement dominés par le Kuomintang (KMT).
« J’ai une grande expérience de la lutte contre le KMT », a souligné Trong Chai en rappelant son passé militant. Le plus important, a-t-il poursuivi, est de « sauvegarder la souveraineté et l’indépendance de Taiwan. C’est la première valeur du DPP, c’est son âme ».
Tsai Ing-wen, qui part grande favorite, a expliqué qu’il est capital pour le parti d’élargir sa base et d’interagir davantage avec les membres de la classe moyenne, les femmes et les jeunes.
Mettant dans la balance son expérience du gouvernement, Tsai Ing-wen, 52 ans, n’a pas laissé ses adversaires prendre l’avantage sur le terrain de la souveraineté.
C’est bien lorsqu’elle était ministre des Affaires continentales, a-t-elle rappelé, qu’ont été mises en place les mini-liaisons directes, de même que les premiers vols nolisés directs avec la Chine. « Et pourtant, je n’ai jamais fait de concessions sur la souveraineté de Taiwan ».
L’ancienne vice-Première ministre a par ailleurs eu un discours plus rassembleur que ses adversaires, en parlant de Taiwan comme d’une « société de migrants ». « Des groupes de population différents sont venus s’installer sur cette île à des époques différentes, et ils ont des idées et des liens émotionnels avec la Chine différents, a-t-elle remarqué. Nous devons nous mettre dans la peau des autres et leur expliquer nos idées dans un langage qu’ils comprennent. »